Karen (Duguay) Bunting | BA, B.Ed.
Une passion à vie pour la ringuette pour l’intronisée sudburoise au Temple de la renommée
Article de M. Randy Pascal de SudburySports.com.
Karen (Duguay) Bunting ne se lasse pas de parler de la ringuette.
Ces temps-ci, la résidente de Barrie, originaire de Sudbury, a d’autant plus de raisons de discuter fièrement de ce sport pour lequel elle est passionnée, étant intronisée l’hiver dernier au Temple de la renommée de Ringuette Canada.
Née et élevée à Sudbury, sur la promenade Brancroft, à quelques pas du terrain de jeux Carmichael, Mme Bunting (presque tout le monde de la ringuette l’appelle « Duguay ») semblait destinée dès la petite enfance à réussir sur la patinoire. « J’ai appris à marcher en même temps que patiner, les deux allaient de pair, dit cette mère de 44 ans de jumelles qui jouent à la ringuette au niveau provincial à Barrie. Franchement, je ne connaissais pas autre chose. La plupart des filles du voisinage jouaient à la ringuette, c’était tellement commun. »
Ses premières années à la ringuette étaient typiques des sports d’hiver à Sudbury. Un énorme calendrier de matches dans toute la ville s’est traduit par beaucoup de compétition et de moments inoubliables. « Je me trompe peut-être, dit-elle, mais je me souviens de jouer constamment dehors (à Carmichael), sur la patinoire entourée de bancs de neige, et de rentrer à mi-match pour me réchauffer les orteils et prendre un chocolat chaud. »
Après ces débuts modestes, Mme Bunting a vite perfectionné son coup de patin qui est devenu sa marque personnelle tout au long de sa carrière avec l’équipe nationale, et cultivé un talent qu’elle continue de mettre à profit aujourd’hui en affrontant des adversaires qui ont la moitié de son âge. « Je ne faisais que patiner, explique-t-elle au sujet de son talent. J’adorais cela et j’étais bonne. C’est naturel de vouloir faire une chose pour laquelle on a du succès. J’étais toujours sur la glace, à toutes les occasions. »
À sept ans, elle a participé pour la première fois aux essais de l’équipe de compétition, mais n’a pas été choisie parmi les filles ayant trois et quatre ans de plus qu’elle. L’année suivante, elle l’a été comme attaquante et centre, bien qu’elle changerait de position en gravissant les échelons.
Talent d’élite sur la scène locale, Mme Bunting est allée encore plus loin pendant ses études secondaires, ses compétences lui ouvrant des portes d’un bout à l’autre du pays, et au-delà. « Je pense que j’étais en 10e année quand j’ai été nommée au sein de l’équipe provinciale, ajoute-t-elle, ce qui a vraiment été le coup d’élan de ma carrière. »
À ce moment-là, elle a changé un peu sa façon de procéder sur la patinoire. « Les responsables de l’Équipe de l’Ontario voulaient que je sois une joueuse de défense, puisque j’étais rapide, se rappelle-t-elle. Ils voyaient en moi quelque chose que j’ignorais jusque-là. Je ne suis pas reconnue pour les buts que je marque. J’en compte, bien sûr, un peu maladroitement, mais on m’a indiqué que je pouvais accumuler beaucoup de points en transportant la rondelle de la défense. »
En 1991, Mme Bunting a participé aux Jeux d’hiver du Canada à l’Île-du-Prince-Édouard. De 1991 à 2015, elle a été un pilier des Championnats canadiens de la ringuette, participant à quinze tournois nationaux. La ringuette n’est pas du tout comme d’autres sports où seules les ligues récréatives sont réservées aux personnes de plus de 20 ans.
« C’est le moment où les choses accélèrent, où il y a des possibilités. » Tout au long de sa formation initiale à l’Université Laurentienne et de sa carrière d’enseignante, cette perle sudburoise a continué de briller en représentant à deux reprises son pays aux Championnats mondiaux (1998 et 2000) en Finlande. « Quelle joie de voir des milliers de personnes chanter SU-O-MI, dit-elle. C’était merveilleux de jouer dans ce pays et de constater combien les joueuses de ringuette leur sont chères. Elles sont d’importants modèles pour les jeunes filles. »
Mme Bunting a continué de jouer pour deux raisons, à savoir son engagement envers le conditionnement physique et l’entraînement hors saison ainsi que la possibilité de jouer chaque hiver pour le Lightning de Richmond Hill de la Ligue nationale de ringuette. Elle a toutefois pris un peu de recul il y a environ sept ans pour retourner au niveau provincial AA.
« Dans la ligue nationale de ringuette, les femmes paient pour jouer, car elles adorent le sport, précise-t-elle. Le jeu est rapide, dynamique et compétitif. » La ligue comprend actuellement treize équipes, notamment celles de Vancouver, d’Edmonton et de Calgary dans l’Ouest et de l’Atlantic Attack au Nouveau-Brunswick.
Puisque son mari est un arbitre de ringuette chevronné, il n’est pas difficile de deviner le thème qui prédomine chez eux. « Notre monde tourne autour de la ringuette, plaisante-t-elle. Nos jumelles sont nées en mai 2010 et j’assistais déjà aux essais en août et septembre. J’allaitais, puis j’enfilais mes patins. Pour moi, cela faisait tout simplement partie de la vie. »
Alors que ses filles grandissent, elle s’est lancée dans l’entraînement, ce qui amplifie davantage toutes les responsabilités qu’elle doit concilier. Elle s’est engagée à jouer au moins une autre saison après la COVID-19 tout en amassant les connaissances requises pour inculquer aux jeunes qui l’admirent les compétences qu’elle a maîtrisées sur la glace.
« Je trouve cela un peu exigeant, avoue-t-elle, car je n’ai jamais eu à analyser à fond les compétences requises. Chaque fois que je vais sur la glace avec les filles, nous faisons toutes un apprentissage. »
En ce qui concerne l’appel téléphonique l’informant de son intronisation au Temple de la renommée, Mme Bunting dit que cela l’a pris au dépourvu. « Je suis restée bouche bée, dit-elle en riant. J’ai rappelé la dame quelques jours plus tard pour m’en excuser. »
Pour un rare moment de sa vie, Mme Karen (Duguay) Buntin n’était pas en mesure de discuter longuement de la ringuette. Vu l’ampleur de cet honneur, cela semble tout à fait compréhensible.