(14 mars, 2022) - Curling est un sport d’hiver populaire qui a vu le jour en Écosse au XVIe siècle et qui a été introduit au Canada par les Highlanders écossais. Depuis lors, le Canada a dominé cette discipline, ayant remporté des médailles à presque tous les Jeux olympiques. Lors des derniers olympiques d’hiver qui ont eu lieu à Beijing, en Chine, du 4 au 20 février 2022, l’équipe masculine canadienne a défait l’équipe américaine et remporté la médaille de bronze.
Jouer au curling consiste à faire glisser des pierres circulaires sur une couche de glace en direction de la maison. Les pierres de compétition internationale proviennent de deux endroits seulement : Ailsa Craig, une île rocheuse située au large de la côte ouest de l’Écosse, et la carrière de Trefor, qui se trouve dans le nord du Pays de Galles. Mais ces roches sont-elles uniques? Les pierres de curling pourraient-elles provenir d’ailleurs?
Derek Leung, doctorant de l’Université Laurentienne, spécialiste des gisements minéraux et de la géologie précambrienne, s’est intéressé à ces questions dans une étude, la première du genre depuis 1890. Un article tiré de sa thèse de premier cycle et coécrit avec Andrew McDonald (Ph.D.), son superviseur et professeur de minéralogie et directeur du Centre de microanalyse, qui fait partie de l’École des sciences de la Terre Harquail de la Laurentienne, a paru récemment dans The Canadian Mineralogist. L’étude, qui a été menée grâce à une bourse de la Fondation de la Société des géologues économiques du Canada, a, lors des travaux sur le terrain, bénéficié du soutien du Fonds Mykura de la Société géologique d’Édimbourg. Tout dernièrement, Derek Leung a également reçu une bourse prestigieuse dans le cadre du Programme de bourses d’études supérieures du CRSNG – doctorat (ES D).
Armée des techniques d’analyse modernes, scrutant la composition minéralogique des roches, l’équipe de la Laurentienne a découvert que les pierres de curling appartiennent à un groupe de roches apparentées au granit, appelées granitoïdes, et que, bien qu’elles partagent certaines caractéristiques, aucune de ces caractéristiques géologiques ne peut être considérée comme étant unique aux pierres de curling. Ces découvertes ouvrent donc la porte à la fabrication de ces pierres à partir de matériaux provenant d’autres endroits, peut-être même de notre arrière-cour, à Sudbury, en Ontario.
« Je me suis toujours demandé en quoi les pierres de curling étaient faites, a indiqué M. Leung en parlant des conclusions de l’étude qui jette les bases de recherches ultérieures sur les pierres de curling comme le lien qui unit la texture des roches au mouvement de rotation d’une pierre, ce qui est un sujet controversé parmi les scientifiques et dans le monde du curling. »
« Le curling fait partie de l’ADN du Canada, a indiqué M. McDonald. Il est donc tout à fait normal qu’une étude de pointe de haute qualité sur la composition géologique et minéralogique des pierres de curling soit menée dans un institut canadien, et y a-t-il meilleur endroit que l’École des sciences de la Terre Harquail. »