Vous êtes maintenant dans la zone de contenu principale

Amélie Pires : le travail assidu surpasse le talent quand le talent ne travaille pas assidument

Le travail assidu surpasse le talent quand le talent ne travaille pas assidument

Amélie Pires a grandi à Richmond Hill, en Ontario. Très jeune, cette étudiante de première année en sciences infirmières était toujours en train de botter un ballon. Seule, avec ses sœurs ou avec quiconque voulait jouer avec elle, elle s’entraînait. Comme sa sœur aînée, elle est vite tombée sous le charme du soccer mineur et en a gravi les échelons.

De son point d’attache à Aurora, elle savait qu’elle n’avait pas le talent de ses sœurs, les entraîneurs lui ayant répété qu’ils la choisiraient parce qu’elle avait un atout que la plupart des joueuses n’avaient pas, à savoir une vision du jeu, mais qu’il lui manquait quelque chose qu’avaient déjà la plupart des autres joueuses, à savoir la technique pure.

Bien que ces propos aient toujours été difficiles à entendre, elle voulait donner tort à tout le monde. Benjamine d’une famille de trois enfants, elle admirait sa sœur, qui faisait toujours partie des meilleures équipes, mais même dans l’adversité, son amour du soccer n’a jamais vacillé.

En 2020, lorsque la pandémie de la COVID-19 s’est déclenchée, tout a changé. Amélie, qui avait fait partie du même groupe d’âge et du même club de soccer d’Aurora la majeure partie de sa vie, a vu alors s’éloigner ses coéquipières et le plaisir qu’elle éprouvait à s’entraîner et à jouer dans une équipe de soccer d’élite.

Ses coéquipières, pour la plupart des athlètes participant à divers sports, devaient décider de continuer à jouer au soccer ou de se consacrer à d’autres sports. Devant ce choix, qui cachait mal le fait qu’il était plus facile de se donner à d’autres sports et que la pandémie n’aidait en rien, ses coéquipières ont pour la plupart abandonné l’équipe de haut niveau d’Aurora, ce qui s’est traduit par sa dissolution.

Amelie training at Laurentian UniversityAmélie Pires était bouleversée.

Tout ce qu’elle connaissait et aimait et toutes ses coéquipières avaient disparu.  

Par bonheur, elle a pu jouer au sein d’une équipe dont le groupe d’âge était plus jeune que celui auquel elle était habituée, mais cela était, selon elle, moins motivant. Au fil du temps, elle a perdu sa passion pour le soccer. Le milieu stimulant auquel elle était habituée avait disparu; elle revenait du soccer ébranler, redoutait même d’y aller.

L’amour du jeu s’était envolé.  

Alors qu’elle voyait s’éteindre sa passion pour le soccer, l’entraîneur de la Laurentienne a communiqué avec le directeur d’Aurora FC pour savoir s’il avait des joueuses de défense qui désiraient pratiquer ce sport au niveau postsecondaire. Amélie figurait parmi les noms recueillis et, quelques semaines plus tard, elle et ses parents ont pris l’autoroute 69 pour une visite de Sudbury en ayant, selon elle, aucune illusion quant aux attentes.

À l’issue d’un seul essai, l’entraîneur Brian Ashton l’a accueillie au sein de l’équipe pour la saison 2022-2023. Même après avoir accepté l’offre d’admission au programme des sciences infirmières, elle n’était pas sûre si cela était quelque chose qu’elle voulait. Bien qu’elle ait bien aimé sa visite à la Laurentienne, elle doutait que le soccer soit le sport pour elle. Se fiant aux conseils de ses parents, à savoir qu’elle devait tenter l’expérience pendant un an, puis faire le point, elle a déménagé à Sudbury, en Ontario, à l’âge de dix-huit ans.

Même si techniquement son plan était d’un an, Amélie est maintenant convaincue que Sudbury sera non seulement son chez-soi au cours des trois prochaines années, mais sa place au sein de l’équipe de soccer est assurée. L’environnement que l’entraîneur a su créer et les amitiés positives qui se sont tissées, ce qu’elle n’avait pas anticipé, l’ont aidée à retrouver sa passion dévorante pour le soccer.  

Après sa première année, au cours de laquelle elle a été une joueuse partante lors de dix des onze matches, elle a hâte de se consacrer au sport qu’elle aime au cours des trois prochaines années, tout en accueillant à bras ouverts les nouvelles recrues, comme l’ont fait pour elle les vétérans de l’équipe. 

Le transfert de sa sœur d’un établissement de la division 1 à Nipissing fait en sorte qu’elle a déjà hâte de participer à la bataille du nord de l’Ontario l’automne prochain, dans laquelle elle compte donner tort à tous les entraîneurs qui, au cours des années, ont émis des doutes sur ses compétences.