Né de leur projet de recherche de cinq ans, lequel bénéficie d’une subvention d’un million de dollars accordée par Condition féminine Canada en 2019, l’Institut, qui s’appuie sur les fondements puisés dans les pratiques validées au cours des recherches, poursuit actuellement ses activités avec un soutien considérable de la Fondation Lucie et André Chagnon.
« Les enfants qui vivent en situation de violence familiale sont à risque élevé de troubles sur le plan du développement, a déclaré Mme Côté. Notre objectif est d’assurer leur sécurité, de responsabiliser les professionnels et d’élaborer ensemble des stratégies d’intervention efficaces pour sauver des vies. »
L’Institut PEVC offre une formation complète à l’intention des professionnels francophones travaillant dans les domaines de la protection de la jeunesse, de l’application de la loi, des refuges pour femmes, des programmes d’intervention auprès des agresseurs et des services juridiques. Ce programme de formation de quatre jours permet aux professionnels des services communautaires de s’initier aux meilleures pratiques, directement auprès des chercheurs. Les participants apprennent à s’occuper de cas complexes de violence familiale, à veiller à la sécurité des enfants et de leur mère et à mieux comprendre la responsabilité des auteurs de violences.
« Les cas de violence familiale sont parmi les plus difficiles et les plus dangereux à traiter, explique Mme Côté. Nous faisons évoluer le paradigme avec l’adoption d’un modèle d’intervention rapide qui met l’accent à la fois sur la sécurité immédiate et le changement à long terme. À notre connaissance, le schéma de formation qui s’en dégage, c’est-à-dire des travaux de recherche aux intervenants de première ligne, est le premier du genre dans ce domaine au Canada. »
Le modèle PEVC a été mis en œuvre dans trois régions pilotes du Québec, et les preuves de son efficacité ont suscité l’intérêt d’autres régions. Implanté aujourd’hui dans sept régions, en anglais et en français, le PEVC poursuit son essor au gré des besoins des collectivités, l’Institut ayant formé, notamment dans l’ensemble du Québec, un effectif croissant constitué de policiers, d’avocats, de procureurs et de prestataires de services sociaux.
« La violence au foyer est souvent invisible, dit Mme Côté, et les auteurs font parfois figure de « bons gars ». Nous formons les professionnels de sorte qu’ils puissent déceler de telles situations et y remédier, avant qu’il ne soit trop tard, en adoptant une approche holistique privilégiant la sécurité des enfants. »
Fort du financement généreux de la Fondation Chagnon, l’Institut verra élargir ses activités de formation et de recherche. L’équipe s’est engagée à évaluer et à adapter en permanence son modèle et entend rester à la pointe de la protection des enfants à risque.
« Notre travail va au-delà de l’intervention, précise Mme Côté. Il importe de faire vivre aux enfants l’enfance qu’ils méritent, dans de bonnes conditions de sécurité et de santé, et de nous assurer que les familles peuvent se défaire du cycle de la violence. »