(le 2 septembre, 2022) - Si nous voulons influer sur la vie quotidienne des Canadiens dans tout le pays, il importe d’avoir une diversité d’idées et de chercheurs. D’une envergure sans précédent dans les disciplines du design au Canada, ce projet inédit, chapeauté par le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), verra s’associer 14 universités, 70 chercheurs et plus de 68 organismes publics et privés, à l’échelle municipale, provinciale et nationale, lequel se penchera sur la diversité des environnements publics qui touchent les Canadiens dans les espaces urbains, les bâtiments et les paysages. Cette subvention quinquennale concertée, intitulée « La qualité de l’environnement bâti au Canada : Feuilles de route vers l’équité, la valeur sociale et la durabilité », d’un montant de 8,6 M$ (2,5 M$ du CRSH et 6,1 M$ des partenaires, dont 4,2 M$ en contributions en nature), compte trois chercheurs principaux de l’Université Laurentienne.
Chaque groupe de recherche se compose d’une université, d’une ville, de groupes de citoyens et d’une association professionnelle, qui participent tous à des programmes de bourses. Cette formule se reproduit dans 14 universités du pays. À Sudbury, le groupe de recherche du CRSH est appuyé par de nombreux partenaires communautaires locaux, dont la Ville du Grand Sudbury, la Coalition Bien vivre à Sudbury et le Réseau d’action communautaire (RAC) Haute-Ville Sudbury. La liste complète des codemandeurs, des collaborateurs et des partenaires officiels dans tout le pays se trouve sur la plateforme des résultats du CRSH.
Cette subvention concertée donnera lieu à un dialogue vital qui montrera comment les créateurs d’environnements publics bâtis au Canada peuvent contribuer à redéfinir la qualité, à commencer par les bâtiments primés construits depuis 2000. L’objectif est de faire évoluer l’environnement bâti du Canada vers l’équité, la valeur sociale et la durabilité accrues à un moment critique pour nos sociétés et notre planète.
Le programme de cette subvention concertée compte trois objectifs :
- 1. analyser les limites actuelles des normes environnementales et des modèles de durabilité dans l’optique de nous rapprocher des objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies;
- 2. concevoir conjointement de nouvelles voies vers l’équité, la diversité et l’inclusion dans l’environnement bâti;
- 3. élaborer de nouveaux cadres permettant de définir la qualité de manière à renforcer la valeur sociale de l’environnement bâti grâce à des feuilles de route portant sur la qualité.
À la Laurentienne, ce partenariat bénéficiera de la contribution de nombreux intervenants, dont des étudiants du premier cycle et des cycles supérieurs, aux côtés de trois professeurs, Terrance Galvin (leader) et Shannon Bassett et Thomas Strickland, chercheurs principaux. Tous sont enthousiastes à l’idée de collaborer et estiment que ce partenariat sera porteur de nombreuses possibilités de participation pour les étudiants, notamment les étudiants inscrits à l’École d’architecture McEwen. En effet, cette initiative interdisciplinaire et concertée donnera lieu à des formations, des stages et des maillages entre des centaines d’étudiants et des communautés de pratique dans tout le Canada.
M. Galvin, professeur titulaire et directeur fondateur de l’École d’architecture McEwen et ex-président de la Commission canadienne de certification en architecture (CCCA), a siégé à de nombreux conseils régissant l’enseignement et la pratique de la profession d’architecte au Canada. Ses recherches appliquées approfondies dans le domaine des technologies à usage des collectivités locales et de la durabilité culturelle l’ont amené à collaborer avec des communautés du Pérou, de l’Inde, de la Thaïlande, du Mexique et du Canada. « L’Université Laurentienne et les professeurs de l’École d’architecture McEwen sont fiers de bénéficier de cette subvention concertée du CRSH avec son consortium pancanadien. Le groupe de recherche du Grand Sudbury a déjà entrepris ses travaux et espère apporter, aux côtés des partenaires locaux et nationaux, des éclairages porteurs de changement dans le domaine de la culture matérielle et de la prospérité sociale du nord de l’Ontario. »
Mme Bassett, professeure adjointe, architecte et urbaniste de formation spécialisée dans l’urbanisme écologique, est présidente du conseil consultatif et cofondatrice de BEA(N) - Building Equality in Architecture North. Son apport à ce partenariat est le fruit de ses recherches sur l’urbanisme écologique, une approche qui place la nature au centre du processus de conception visant à relever les défis sociaux, économiques et environnementaux auxquels est confrontée la ville du XXIe siècle. « Nous nous intéressons à l’idée selon laquelle ce que nous, les humains, construisons n’est pas seulement un édifice, mais fait partie d’un paysage plus vaste, qu’il soit culturel ou écologique. »
M. Strickland est professeur adjoint, s’intéresse à l’environnement bâti et se penche sur sa capacité à soutenir les droits de la personne, l’accent étant mis sur la qualité de vie et la santé. Ses travaux sur la santé et l’environnement bâti lui ont valu notamment le soutien de l’Initiative de recherche stratégique des IRSC et du Centre canadien d’architecture. Son approche transdisciplinaire s’inspire des études sur la culture matérielle ou, comme il le décrit lui-même, des questions de savoir « comment nous fabriquons, consommons, interagissons, nous comportons et créons des rituels avec les choses qui nous entourent. » Ses récentes collaborations scientifiques, dont des expositions à Jiwar Creació i Societat, la Fondation ACATHI, Meilleur départ pour un avenir meilleur, Point de vue et l’Association ontarienne des architectes, font apprécier son optimisme. « L’envergure de ce partenariat est d’une incidence immédiate et je me réjouis à la perspective d’entreprendre les prochaines étapes. »
Au nombre des résultats attendus de la subvention de partenariat figurent des « feuilles de route vers la qualité » (guides, analyses d’études de cas exemplaires, ressources pour la réflexion sur la conception, propositions de politiques publiques, etc.). Ces éléments constitueront un « Atlas vivant sur la qualité de l’environnement bâti », un ouvrage bilingue, qui sera exposé sur une plateforme numérique mise en place grâce au soutien de la Fondation canadienne pour l’innovation. L’Atlas vivant donnera libre accès à des répertoires de projets primés, à des études de cas, à des analyses comparatives, à des ressources et articles scientifiques, à des balados didactiques interprétatifs, à des cartes analogiques et à des visualisations.
Le nouveau programme de subvention concertée du CRSH vient de tenir sa première conférence à l’Université de Montréal, du 24 au 26 août, avec les 14 emplacements de recherche. William Morin, artiste, éducateur, activiste et leader communautaire anishinaabe, s’est vu invité à représenter la Coalition Bien vivre à Sudbury. Pédagogue expérimenté, M. Morin a été conseiller culturel autochtone à l’École d’architecture McEwen où il exercera cet automne les fonctions de chargé de cours. Lors de la conférence, il a fait écho au dialogue inclusif des autres intervenants autochtones et a évoqué le rapport de la Commission de la vérité et de la réconciliation et les 94 appels à l’action. Il a souligné le devoir qu’ont tous les Canadiens de mieux connaître notre histoire commune et l’importance d’enseigner ces nouvelles connaissances à tous les paliers de la vie quotidienne. « Il y a, dit-il, une relation directe entre le logement et notre état de santé d’après les indicateurs en la matière. » Offrant une suggestion aux architectes et éducateurs présents, M. Morin a indiqué ce qui suit : « Si l’on construit une maison ou un bâtiment [dans la ville], on devrait faire de même sur une réserve de façon à faciliter davantage la Réconciliation. » Nous devons œuvrer ensemble pour que tous les Canadiens puissent vivre dans une communauté où il fait bon vivre et s’y épanouir.
Les travaux de recherche portant sur les études de cas, ainsi que les séminaires destinés aux étudiants, se poursuivront dans chaque université cet automne et au cours de l’hiver. Le chercheur principal chapeautant la subvention de partenariat est le professeur Jean-Pierre Chupin, un titulaire d’une Chaire de recherche à l’Université de Montréal.