16 avril 2025 - Embauchée en 1967 pour développer le programme féminin de sports interuniversitaires de la Laurentienne, la professeure émérite Patricia Pickard a, au fil de quelque 50 ans, enseigné, entraîné et inspiré d’innombrables étudiants et étudiants athlètes. Sa carrière à la Laurentienne, plus qu’un bel exemple de longévité, est un rappel éloquent de ce qu’une personne peut incarner aux yeux des générations d’étudiants.
« Quand je suis arrivée à la Laurentienne, je ne pensais pas y rester plus de deux ans, a dit Mme Pickard en souriant, qui, à l’époque, associait la Laurentienne à des montagnes plutôt qu’à un établissement universitaire. Je ne savais pas grand-chose de Sudbury sinon que c’était une ville minière et que l’Université travaillait à la mise en place de son programme d’éducation physique. On m’a incité à poser ma candidature et nous voilà plus de cinquante ans plus tard. »
Issue d’une famille d’athlètes, Mme Pickard, qui a grandi dans les Maritimes, a fait ses études à l’Université du Nouveau-Brunswick, où elle s’est distinguée au basketball sur la scène nationale, de même qu’au volleyball et au badminton, et a décroché des diplômes de premier cycle. Ces acquis l’ont aidée à jeter les bases d’un devenir, à savoir celui de mentor auprès de futures générations d’étudiants athlètes de haut niveau.
« Il importe de tenir compte des étudiants et de comprendre leur expérience, a déclaré Mme Pickard, qui a enseigné au secondaire pendant deux ans avant de décrocher sa maîtrise à l’Université Western. Si je voulais devenir professeure à l’université, je devais comprendre de quoi les étudiants étaient faits; c’était donc un vrai plus. »
Mme Pickard, qui enseignait alors à l’École de kinésiologie et des sciences de la santé, dit avoir trouvé ses premières années à la Laurentienne déterminantes. « Il se passait beaucoup de choses et il y avait beaucoup à faire; n’oubliez pas que, à cette époque, le sport féminin n’était pas proéminent comme il l’est aujourd’hui. » Devant les défis et limites que connaissaient à l’époque les femmes athlètes, Mme Pickard a décidé de changer la donne. Elle s’est faite visionnaire, car elle comprenait le potentiel du sport féminin et était résolue à offrir aux femmes athlètes de nouvelles possibilités de s’épanouir.
« J’ai alors fait œuvre de pionnière en devenant la première directrice du sport féminin au Canada. » Elle s’est battue sans relâche pour que les femmes athlètes se voient accorder le même respect, la même reconnaissance et les mêmes ressources que leurs homologues masculins. À bien des égards, en réclamant de meilleures installations, en créant des programmes de formation ou en contribuant à la mise en place de circuits de compétition, Mme Pickard a joué un rôle fondamental dans le développement du sport féminin tant à la Laurentienne qu’ailleurs. Sous son impulsion, la Laurentienne est devenue membre des Sports universitaires de l’Ontario (SUO) et de U-SPORTS au niveau national. Ces efforts lui ont également ouvert d’autres portes, notamment la possibilité de travailler aux Jeux panaméricains et aux Jeux olympiques de même que d’y mener des travaux de recherche. Dans les années 1980, elle est allée en Australie dans le cadre de son doctorat (en préparation à l’Université de Boston) et a mené des recherches sur le comportement des foules lors d’événements sportifs, l’accent étant mis sur la violence, les comportements agressifs et les installations.
Outre son travail au service des milliers d’étudiants et d’étudiants athlètes, sans compter ses contributions remarquables à la recherche, Mme Pickard, qui se passionne pour le maintien des liens entre les diplômés, a présidé le Comité des retrouvailles à l’occasion du 50e anniversaire de l’École des sciences de l’activité physique. De fait, de concert avec ses pairs et le Bureau des anciens, elle œuvre actuellement à la tenue d’un ensemble d’événements, dont le 25e anniversaire du programme de psychologie du sport, qui sera fêté dans le courant de l’année.
« La Laurentienne est vraiment unique en son genre, a déclaré Mme Pickard, évoquant l’attrait particulier de l’Université. Notre campus est magnifique et se démarque nettement de ce que les autres établissements ont à offrir. » Pour Mme Pickard, qui « a affectionné l’enseignement et le mentorat au fil des ans », la Laurentienne se distingue non seulement par son paysage pittoresque, mais aussi par les personnes qui ont foi en elle et en son avenir.
« Je me suis vraiment efforcée de m’éloigner de certaines questions du passé, a dit Mme Pickard, évoquant la restructuration de la Laurentienne, dont elle et nombre de ses pairs ont ressenti les effets. Nous n’avons rien à voir avec ces décisions et il y a encore beaucoup de braves gens à l’Université qui se soucient de ses étudiants et de son avenir. J’ai eu de très bons échanges avec la rectrice Wells qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour que l’Université regagne la confiance de la collectivité. Les choses changent et je pense que c’est pour le mieux. »
En 2018, la Laurentienne lui a rendu hommage en reconnaissance de ses cinquante années de service. Ses contributions à l’enseignement et à l’administration lui ont valu de nombreux prix et distinctions, notamment son intronisation au Temple de la renommée sportive des Kinsmen du Grand Sudbury et le Prix d’excellence en entraînement de la province de l’Ontario. Mme Pickard a aussi été présidente de l’Association interuniversitaire ontarienne de sport féminin et a présidé de nombreuses compétitions lors de championnats en Ontario. Ses actes, autant d’empreintes durables dans les annales de la Laurentienne, ont rayonné sur la vie des nombreuses personnes qui ont jalonné son cheminement.