Maamwizing ou la poursuite de la recherche autochtone « dans le bon sens du terme »
L’Institut de recherche autochtone Maamwizing (IRAM) de l’Université Laurentienne et Anishinaabemowin Teg, établis sur le territoire traditionnel des Atikameksheng Anishnawbek et le territoire visé par le traité Robinson-Huron de 1850, sont heureux d’annoncer une conférence multidisciplinaire de trois jours.
Axée sur la thématique « terre et langue », cette conférence s’inscrit dans le prolongement de Maamwizing 2016 et 2018, dont le succès est à l’image de l’IRAM qui favorise une approche concertée de la recherche au sein des communautés autochtones, comme le veut le vocable « Maamwizing » qui signifie « des gens qui collaborent en commun ».
La conférence 2022 a pour toile de fond une demande accrue d’érudition, de recherche, de cours, de savoir et de mentorat autochtones en milieu universitaire, qui se trouve intensifiée par la pandémie mondiale. Parallèlement, nous voyons s’intensifier le climat politique découlant des appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation, du Rapport final du Groupe de travail sur la question des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées (FFADA) [2S], de LANDBACK et de l’identité/auto-identification autochtone. Dans ces contextes, il semble opportun de revenir aux responsabilités fondamentales que sont la terre et la langue. Nous faisons donc un appel à propositions portant sur les initiatives populaires et les savoirs autochtones, ainsi que sur les recherches universitaires liées à ces thèmes.
La résurgence autochtone et la décolonisation doivent d’abord et avant tout partir de la « terre ». En tant que premiers gardiens, les peuples autochtones ont une relation profonde et importante avec la terre, dans la mesure où elle procure tout ce qui est nécessaire à une bonne vie. La terre est intrinsèquement liée aux connaissances et aux enseignements autochtones. L’un des principaux aspects du colonialisme au Canada a été la confiscation des terres, ce qui a suscité la résistance des autochtones au développement, à la dépossession et à la destruction ultérieurs. Les mouvements de défense et de restitution des terres menés par les autochtones se poursuivent et cela importe, car, pour être éthique et efficace, la lutte contre le changement climatique doit intégrer la souveraineté et les droits fonciers des autochtones.
Les langues autochtones sont à l’origine des modes de vie, des cultures et des relations autochtones. D’importance particulière pour Maamwizing 2022 est l’anishinaabemowin, la langue des territoires Anishinaabe où nous nous trouvons. Notre partenaire communautaire, Anishinaabemowin Teg, est dévoué à la cause de l’anishinaabemowin et des Anishinaabe. L’Université Laurentienne, où se trouve l’Institut Maamwizing, a un mandat bilingue et triculturel et s’efforce de mettre davantage l’accent sur la langue en offrant des cours de langue aux membres du corps professoral et du personnel et par l’entremise de panneaux en anishinaabemowin. En raison des méfaits persistants du colonialisme et de son incidence sur les langues, la résurgence autochtone donne lieu à des initiatives et à des programmes populaires axés sur la préservation et la revitalisation de celles-ci.