
Le 14 novembre, 2025 | 4 minute(s) de lecture
Pleins feux sur les diplômés : Kielyn Marrone
Construire une vie et une entreprise en autarcie. Pour Kielyn Marrone, l’hiver n’est pas une période à fuir, mais une saison à célébrer.
14 novembre 2025 – Nichés au cœur des monts La Cloche, à l’ouest de Sudbury, Kielyn
Marrone et son mari, Dave, organisent depuis seize ans des expéditions en raquettes dans les
régions sauvages du Nord. Leur entreprise, Lure of the North, offre aux participants une
expérience hivernale authentique inspirée des voyages traditionnels - avec mocassins faits à la main, raquettes à neige tressées et nuits passées dans des tentes en toile chauffées sous le ciel boréal.
L’entreprise est née des études de Mme Marrone à l’Université Laurentienne dans le cadre du Outdoor Adventure Leadership Program.
« Nous nous sommes rencontrés à l’Université
Laurentienne, se souvient-elle. Il y avait peu de travail pour les guides de plein air en hiver et
nous avons décidé de créer notre entreprise. Nous avons commencé à fabriquer tout notre
équipement nous-mêmes, de façon traditionnelle, et à guider des gens en pleine nature. Seize ans plus tard, nous sommes toujours là. »
Son histoire inspirante a attiré l’attention du SOAR Outdoor Adventure Film, qui se déroulera du 13 au 16 novembre, où elle a été invitée à partager son histoire, son expérience et son expertise.
« C’est un honneur, dit-elle. Notre entreprise a débuté alors que certains nous disaient que celaétait impossible, que les longues expéditions en pleine nature ne se vendraient pas. Maisnous y avons cru. »
Pour Mme Marrone, ce qui la fait revenir année après année, ce ne sont pas seulement les
paysages, ce sont les gens.
« Vous passez huit jours, parfois trois semaines, ensemble dans un environnement vraiment
difficile, explique-t-elle. Vous devez faire bloc et, souvent, les participants découvrent une force intérieure insoupçonnée. Des années plus tard, certains sont revenus nous dire que leur
expérience avait transformé leur vie ou leur carrière. »
Ce lien a créé une communauté fidèle d’aventuriers qui reviennent hiver après hiver - preuve
selon Mme Marrone qu’il y a une réelle valeur à se lancer des défis en plein air. « C’est quelque
chose que beaucoup de gens ne font plus dans leur vie quotidienne. »
La résidence des Marrone est aussi unique que leur entreprise. Ils vivent en autarcie sur des
terres de la Couronne près d’Espanola, entourés de forêt, leur plus proche voisin se trouvant à dix kilomètres. Ce choix n’a pas toujours été facile.
« Au début, nous avons vécu sous une tente pendant trois ans, dit-elle en riant. À mesure que notre entreprise se développait, tous nos revenus étaient réinvestis dans la propriété. »
Aujourd’hui, leur site, autrefois isolé, est équipé de panneaux solaires, d’un poêle à bois et d’un
chemin rudimentaire qu’ils ont aménagé après dix ans d’accès uniquement par bateau.
« C’est confortable maintenant; on se croirait dans une maison moderne, bien loin de la tente rustique où nous avions commencé. Je ne changerais cela pour rien au monde. »
Originaire de Bradford, en Ontario, le cheminement de Mme Marrone vers l’Université
Laurentienne n’a pas été linéaire. Elle a commencé des études en kinésiologie à l’Université
Western avec l’intention de devenir physiothérapeute. Mais les grands amphithéâtres l’ont
désorientée.
« Je me suis rendue compte que je voulais quelque chose de différent : des classes plus petites, un apprentissage pratique et être en plein air, explique-t-elle. Quand j’ai découvert le programme de leadership d’aventure en plein air à la Laurentienne, j’ai eu l’impression qu’il avait été créé pour moi. »
Le programme, qui combinait formation au leadership, gestion des risques et apprentissage par l’expérience, a constitué le socle de sa carrière.
« Cela m’a ouvert les yeux sur les possibilités qui s’offraient à moi, explique-t-elle. Cela m’a donné la confiance et les compétences pratiques nécessaires pour faire de ma passion pour le plein air mon métier. »
Parmi ses meilleurs souvenirs, elle évoque les expéditions de plusieurs jours en canoë, les sorties d’escalade et le fort sentiment d’appartenance à une communauté qui caractérisait le programme.
« Les professeurs nous connaissaient par notre nom. Ils participaient même à nos activités
sociales. On se sentait comme en famille - chose qu’on ne retrouve pas, je crois, dans les grandes universités. »
Aujourd’hui une diplômée, le conseil de Mme Marrone aux étudiants est simple : soyez ouverts et profitez au maximum de chaque possibilité.
« Absorbez autant que possible. Profitez des mentors qui vous entourent, levez-vous tôt et
foncez. Ces expériences vous façonneront pour le reste de votre vie – ne les gâchez pas. »
Cette conviction s’est avérée payante. Aujourd’hui, Lure of the North organise des expéditions
d’une semaine à un mois, dont un voyage de 73 jours à travers l’Ontario, du lac Supérieur à la
baie James, qui affiche complet.
« Mon message est simple, dit-elle. Si vous avez un rêve que les gens jugent irréalisable, allez-y étape par étape. Vous trouverez les personnes qui vous appuieront. Vous y arriverez. »
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