Isabelle Baril est née à Rouyn-Noranda, au Québec, et a grandi à Sudbury où sa famille s’est installée alors qu’elle avait quatre ans. Après des études secondaires faites en français, elle s’est inscrite à l’Université Laurentienne où elle a poursuivi des études de la langue française et obtenu un baccalauréat en géographie avec une mineure en lettres françaises. Elle attribue sa passion pour la géographie à son amour des voyages et des sciences humaines.
Alors étudiante, Isabelle a travaillé chez Travel Cuts, une agence de voyages sur le campus qui aidait à organiser des voyages pour divers groupes d’étudiants. Côté études, elle dit avoir eu quelques professeurs qui ont fait de ses cours une expérience mémorable. L’un d’entre eux, Dr. Jorge Virchez a réuni sa classe à La Casa Mexicana, au cœur du centre-ville de Sudbury, pour y donner un cours. Un autre, Dr. Anne Watelet était son brillant directeur et mentor et l’a orientée effectivement dans ses travaux de thèse.
Après avoir soumis sa thèse, elle a pris la route le lendemain pour Vancouver, en Colombie-Britannique, avec son petit ami (aujourd’hui son mari, Devin Dukeshire, Diplômé en Electrical Engineering Technology, Cambrian College, aujourd'hui Directeur régional des opérations de ligne, BC Hydro). Elle avait 22 ans.
Isabelle a alors commencé à travailler chez Air Transat, en Colombie-Britannique et, étant francophone d’origine, s’est vue souvent chargée d’enseigner la langue aux agents de bord afin qu’ils puissent communiquer avec les passagers en français. Ce rôle l’a vue encadrer tous les jours plus de 250 agents de bord.
Après un an chez Air Transat, et sachant qu’elle n’avait pas l’intention d’y faire carrière, Isabelle, qui vient d’une famille d’enseignants, a décidé de s’inscrire à l’Université de la Colombie-Britannique pour préparer un baccalauréat en éducation. Diplôme en main, elle a occupé par la suite, et successivement pendant dix ans, un poste d’enseignante dans diverses écoles de la province, ayant toujours pu trouver un emploi près de celui de son mari grâce à son patrimoine et à sa formation universitaire en langue française.
Alors enseignante, Isabelle a pris connaissance d’un programme, appelé Read Across Canada (Lire à travers le Canada), un journal de lecture conçu pour inciter les élèves à lire tous les jours tant à domicile qu’à l’école. Elle avait vu quelques versions papier et a décidé de modifier sa propre version pour répondre ainsi aux besoins particuliers de sa classe. D’une école à l’autre, elle s’est vue demander en permanence, par les enseignants et les parents, l’accès à sa plateforme en ligne, qu’elle a baptisée Mind Growth Education. En 2018, désireuse d’offrir un meilleur accès à son programme, elle a confié la mission à une société de développement de logiciels et, forte du soutien et des encouragements de ses proches, famille et amis, elle a quitté son poste d’enseignante pour se consacrer à plein temps à la plateforme Mind Growth Education.
Le 1er juillet 2019, la plateforme a lancé son premier programme de lecture, Read Across Canada (Lire à travers le Canada). Le deuxième programme, Read Across the World (Lire à travers le monde), est attendu en juin. Ces programmes incitent les élèves à lire en convertissant les minutes de lecture en kilomètres parcourus, c’est-à-dire que, au fil de leurs lectures-minutes, les élèves cumulent des kilomètres les amenant à voyager plus loin et à en apprendre davantage sur le monde. Ultérieurement, elle souhaite explorer d’autres thèmes, notamment le système solaire, les cultures autochtones du Canada, des États-Unis et de l’Australie et d’autres encore. Les membres de sa famille (surtout ses parents) adorent voyager et l’aident volontiers à concevoir des itinéraires, à traduire des documents, et à promouvoir le programme.
Parallèlement, Isabelle est également investie dans de nombreuses initiatives au sein de sa collectivité. Par exemple, la plateforme Mind Growth Education offre un programme de collecte de fonds « Read-a-Thon » (Marathon de lecture) au nom duquel les bienfaiteurs peuvent faire un don d’un dollar pour accompagner un enfant pendant une minute. Plusieurs écoles ont accepté ce défi et la collecte de fonds a été très profitable pour les écoles de toutes tailles. Les fonds recueillis servent à l’achat de fournitures d’art, d’instruments de musique et d’autres articles scolaires pour que les élèves puissent bénéficier d’une scolarité de la plus haute qualité possible. D’autre part, elle collabore avec Elaine Tan Comeau, créatrice de Easy Daysies (comme on peut le voir dans Dragons’ Den), pour mettre en place une série de conférences intitulée « Celebrating Teachers » (Hommage aux enseignants) à l’intention des parents, des enseignants et des éducateurs atteints d’épuisement professionnel.
Alors que les écoles ont commencé à fermer leurs portes dans tout le Canada, mesure induite par la propagation de la COVID-19, Isabelle a fait don aux familles, en particulier aux élèves qui poursuivent leurs études à domicile, de 300 abonnements aux programmes de lecture sur la plateforme Mind Growth Education. « C’est le moment, dit-elle, de s’assurer que les élèves disposent d’outils d’apprentissage adéquats pour poursuivre leurs études. »
Tous les deux ans environ, Isabelle se rend à Sudbury pour visiter ses parents et sa sœur, Caroline, qui est aussi une diplômée de l’Université Laurentienne en géographie et en français, titulaire d’un baccalauréat en éducation et aujourd’hui enseignante en 7e et 8e année à l’École Félix-Ricard de Sudbury.
Isabelle a deux enfants et s’occupe d’eux avec dévouement. Sa famille, grande amatrice du hockey, y est très active, son mari et elle étant entraîneurs et dirigeants de l’équipe de hockey de leurs enfants, respectivement. Ensemble, ils aiment passer du temps à faire de la randonnée et du vélo, profitant des magnifiques paysages que leur offre la Colombie-Britannique.