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Notre mandat triculturel

Une transformation remarquable est en train de se produire dans la Faculté des Arts au fur et à mesure que l’Université Laurentienne lance de nouvelles initiatives pour réaliser son mandat triculturel d’offrir une expérience universitaire hors pair, en français et en anglais, à laquelle se greffe une approche complète de l’éducation autochtone. La nomination de professeurs autochtones à travers les disciplines – 9 nouveaux membres depuis 2013 – a permis aux départements d’enrichir leur curriculum avec de nouveaux cours qui introduisent des perspectives autochtones et qui favorisent la compréhension interculturelle.

En même temps, ces nouvelles nominations ont permis de renforcer considérablement la capacité de recherche autochtone à travers la Faculté des Arts, offrant aux étudiants aux études supérieures, autochtones et non autochones, de nouvelles opportunités de poursuivre des recherches au bénéfice des communautés de la région. De nombreux liens de collaboration et de partenariat se tissent et la planification est en cours pour un institut de recherche des Premiers Peuples. Nous avons hâte d’accueillir le ou la titulaire d’une nouvelle Chaire de recherche en relations et gouvernance autochtones en 2017.

La peinture murale Survivance (1985) de Leland BELL, diplômé d'Études amérindiennes, est installée dans l'entrée de l'auditorium Fraser. 

En 1963-64, la vision décrite dans l’Annuaire de l’Université Laurentienne était biculturelle et bilingue:

“Consciente de l’existence de deux groupes ethniques principaux en Ontario, l’Université s’engage à sauvegarder la langue et la culture françaises et anglaises.”


Le Centre des étudiants 

Ce modèle est représenté par les vieilles armoiries de l’Université Laurentienne qui comprenaient deux livres « afin de représenter les deux langues et les deux cultures au sein de l’Université » ainsi que trois croix qui représentent les trois églises qui ont demandé que l’Université Laurentienne soit établie, chacune étant affiliée avec une des Universités fédérées, à savoir l’Église catholique romaine (Université de Sudbury), l’Église anglicane du Canada (Université Thorneloe), et l’Église unie du Canada (Université Huntington).

Dans le discours du recteur de l’Université Laurentienne adressé aux finissants de 1961, 1962 et 1963, Harold Bennett, Ph.D., a commenté sur la devise de l’Université Laurentienne Emitte lucem et veritatem « Envoie ta lumière et ta vérité », tirée de la Bible (Psaume 43, vers 3), comme suit: « Je me rends bien compte, cependant, que pour les humains la vérité est un peu comme un feu follet. L’histoire nous enseigne que les hommes ont tôt fait de considérer comme erreurs et hérésies ce qu’au siècle précédent leurs prédécesseurs avaient proclamé comme vérités. »

L’Annuaire de l’Université Laurentienne de 1981-82, qui commémorait le 20e anniversaire de la fondation de l’Université Laurentienne en 1960, fournissait une brève esquisse de l’histoire de Sudbury de laquelle les peuples autochtones étaient complètement absents:

« Au début il y avait les vastes étendues sauvages, les forêts, les lacs et le ciel du Nord Ontario... Puis, un chemin de fer a commencé à serpenter la région, amenant des travailleurs originaires de pays très éloignés... De petits villages ont surgi. Le chemin de fer a apporté des industries et des milliers de nouveaux Canadiens à la recherche d’une nouvelle vie dans un pays jeune et stimulant... La civilisation est venue au nord-est de l’Ontario, et avec elle, les commodités de la vie, les cabanes de rondins, les magasins généraux, les églises, les hôtels et les débits de boisson... et, enfin... l’Université. »

L’année universitaire 1985-86 a marqué un tournant. Le 7 juin 1986, la peinture murale Survivance de Leland BELL, membre de la Première Nation non cédée de Wikwemikong sur l’île Manitoulin qui a obtenu un B.A. en études amérindiennes en 1980, a été dévoilée officiellement dans l'entrée de l’auditorium Fraser après la Collation des grades. Conçue comme une trilogie représentant le passé, le présent, et l’avenir du peuple anishinaabe, la peinture murale, qui est de 9 pieds de haut et de 40 pieds de large, était un don de l’Association des anciens de l’Université Laurentienne avec l’appui du gouvernement ontarien par l’intermédiaire de l’honorable Lily Munro, ministre des affaires civiques et culturelles. Plus tard, la peinture murale a été reproduite sur la couverture de l’Annuaire de l’Université Laurentienne de 1990-91. 

De 1985 à 1993, l’Annuaire notait que: « L’action essentielle de l’établissement doit tenir compte de deux responsabilités particulières: le bilinguisme et les préoccupations des peuples amérindiens. »

L’Annuaire de l’Université Laurentienne de 1993-94 se réfère à l’énoncé de mission contenu dans le Plan stratégique de 1993:

« Au moyen de son système unique d’établissements fédérés et affiliés, de son engagement envers le bilinguisme et l’éducation permanente, et des programmes d’extension de services qu’elle offre en collaboration, la Laurentienne répond aux besoins et aux aspirations de tous les citoyens et citoyennes de la région, et prend des dispositions spéciales à l’égard des Franco-Ontariens et des Autochtones. »

L’Annuaire de 2000-02, qui décrit l’Université Laurentienne comme « cet établissement d’enseignement postsecondaire du nord, triculturel, bilingue et dynamique » était le premier à utiliser le terme triculturel. Le mandat est énoncé comme suit:

“L’Université Laurentienne, fondée en 1960, offre un riche éventail de programmes de baccalauréat et de maîtrise. Les cours et les services sont dispensés en français et en anglais. L’Université a aussi la mission d’offrir la formation postsecondaire aux populations des Premières Nations.”

En 2010, Leland BELL a dessiné deux aigles qui ont été ajoutés aux armoiries de l’Université Laurentienne au moment de la commémoration du 50e anniversaire de sa fondation.

Le Plan stratégique de 2012-17 de l’Université Laurentienne décrit son mandat comme suit: « L’Université Laurentienne et ses partenaires universitaires fédérés offrent une expérience universitaire hors pair en anglais et en français, y compris une approche englobante de l’éducation des Autochtones, qui prépare les étudiants à devenir des agents de changement en les incitant à poser de nouvelles questions et à ébranler nos connaissances, et leur donne également les moyens de trouver des solutions innovatrices aux futurs problèmes locaux et mondiaux. »

Beaucoup a changé dans la Faculté des Arts depuis 1960. Aujourd’hui, les étudiants autochtones représentent 12% des étudiants inscrits dans les programmes en Arts et 11 membres du corps professoral à temps plein autochtones enseignent dans une variété de programmes en Arts, y compris l’anglais, l’anthropologie, les études autochtones, les études du travail et de la main-d’oeuvre, la géographie, l’histoire, la science économique, et la sociologie.

 

Le logo actuel de l’Université Laurentienne représente son mandat bilingue et triculturel avec un arbre, les trois branches à gauche représentant les cultures anglophone, francophone et autochtone du Nord de l’Ontario et les deux branches à droite représentant les langues française et anglaise.

Comment l’éducation autochtone s’est-elle développée à l’Université Laurentienne et aux institutions fédérées?

L’histoire commence dans les années 60.

Comment l'éducation autochtone s'est-elle développée à l'Université Laurentienne

Dans les années 60, quelques étudiants autochtones se sont inscrits aux programmes de B.A. dans diverses disciplines sur le campus de Sudbury. Un de ceux-ci était Donald OBONSAWIN, membre de la Première Nation Abenaki qui a obtenu un B.A. en science politique de l’Université Laurentienne et une maîtrise en administration publique au Québec. Entre 1987 et 2002, il a été sous-ministre au sein de sept ministères ontariens. En 1999, l’Université Laurentienne lui a décerné un doctorat honorifique ès lettres.

Beaucoup d’autres ont profité des cours offerts par la Division d’extension, établie en 1960, pour les étudiants à temps partiel ainsi que l’éducation à distance et l’éducation des adultes. Au milieu des années 70, le Centre d’éducation permanente offraient des cours: 1) en salle de classe dans diverses villes et réserves dans la région; 2) à distance, c’est-à-dire, par correspondance, par audio, télévisés, ou sur bandes vidéo; et 3) sur campus, le soir ou durant l’été.

 

L’ÉDUCATION DES ADULTES


Des travailleurs autochtones, hommes et femmes, assistent à un cours dans une église catholique à Garden Village au sud de Sturgeon Falls en mars 1962. 

Parmi les cours destinés aux étudiants adultes sans diplôme d’études secondaires, ceux créés par le jésuite Alexandre Boudreau, professeur de science économique embauché par l’Université de Sudbury, étaient particulièrement populaires. Ceux-ci avaient lieu dans des églises catholiques de la région et devaient aider à lutter contre les infiltrations communistes, promouvoir les coopératives, et préparer les travailleurs à assumer des rôles de leader au sein de leur syndicat.

 


Un article a paru dans le Sudbury Star du 14 mars 1962, qui faisait état d'un cours destiné aux travailleurs anishinaabe, ayant eu lieu dans une église à Garden Village, au sud de Sturgeon Falls : “Guest lecturers are on hand each week to give information on such subjects as leadership qualities, use of leisure time, Indian culture, communism, current events in Africa, co-operatives, and primary education for Indian children. [...] A very interesting program of colored slides and movies was presented by Father McKey showing his tour through Canada and northern United States visiting Indian schools and churches.” Le journal Sudbury Star a souligné la participation de femmes aussi bien que d’hommes par l'intermédiaire d’une photo publiée avec la légende: “Women show interest in course at Garden Village”.

 

L’ÉDUCATION À DISTANCE

Dès 1974, le programme en études amérindiennes à l’Université de Sudbury était disponible aux étudiants à distance. Dans un rapport intitulé Educational Needs of Native Inmates in the Ontario Region: A Study (1985), préparé pour le compte du Service correctionnel Canada par l’Université de Sudbury, on a noté que quelques étudiants autochtones avaient pu compléter un B.A. en études amérindiennes en prison en suivant des cours par correspondance. Dans leur livre Changing Lives : Women in Northern Ontario (eds. M. Kechnie et M. Reitsma-Street, Toronto/Oxford : Dundurn, 1996), Anne-Marie Mawhiney et Ross Paul ont noté le taux élevé de participation des femmes autochtones aux cours à distance.

En 1995, la concentration en études amérindiennes était une des six concentrations dans le B.A. de 3 ans qui étaient disponibles à distance. Parmi les 119 cours offerts en anglais qui étaient disponibles par correspondance à l’époque, 21 avaient été conçus spécifiquement pour des étudiants autochtones. Aujourd’hui, la spécialisation en études autochtones est la seule spécialisation dans le B.A. de 4 ans qui peut se faire entièrement à distance.

Le modèle utilisé dans les années 60 par la Division d’extension pour permettre aux étudiants dans des milieux éloignés d’avoir accès aux études postsecondaires est encore pertinent de nos jours. En 2014-15, Emily FARIES, Ph.D., professeure adjointe au Département d’Études autochtones depuis 1995, a offert INDG 1116EL Foundations of Aboriginal Peoplehood et INDG 1117EL Implications of Aboriginal Peoplehood dans sa communauté de Moose Factory, faisant le long trajet (exigeant des déplacements par voiture, train et hélicoptère) chaque mois pour offrir une journée complète d’heures de cours.

Elle détient un B.A. et un B.Ed. de l’Université Laurentienne et une maîtrise en éducation et un doctorat en éducation (Curriculum) de l’Université de Toronto. Ses recherches portent sur l’éducation des Premières Nations et les méthodologies de recherche communautaire autochtone. Elle est directrice associée du projet de recherche Pauvreté, sans-abrisme et migration. Membre de la Première Nation de Moose Cree dans la région de la baie James, elle fut la récipiendaire d’un des Prix nationaux d’excellence décernés aux Autochtones en 1998. Elle s'est méritée la Médaille du Recteur pour ses contributions exceptionnelles à l'Université de Sudbury en 2015. 

 

Dans les années 70, les étudiants organisaient des groupes tels que le Women’s Liberation Group (1969), le Native Students’ Club (1973), et l’Association des étudiant(e)s francophones (AÉF) (1974). Les programmes fondés sur des identités qui ont été lancés dans les années 70 comprenaient les Études amérindiennes-esquimaudes (1971), les Études canadiennes (1971), le Folklore et l’ethnologie (1975), les Études amérindiennes (1976), et les Études des femmes (1978).

Le curriculum développé par le Département d’Études amérindiennes (1977) répondait aussi bien aux besoins du Programme pour les détenus autochtones (Native Prison Program) qui mettait l’accent sur l’identité et les connaissances culturelles qu’à ceux du Baccalauréat spécialisé en Services sociaux pour les Autochtones (Native Human Services) qui intégrait les connaissances culturelles avec la théorie et les pratiques du service social.

 

LES ÉTUDES AMÉRINDIENNES-ESQUIMAUDES (1971)

Emmett Hall, juge de la Cour suprême, et Lloyd Dennis, directeur d’école de Toronto, ont écrit un rapport pour le Ministère de l’Éducation de l’Ontario intitulé Vivre et s’instruire: le rapport du Comité provincial sur les buts et objectifs de l’éducation dans les écoles de l’Ontario (1968). En réponse à la recommandation 123 du Rapport Hall-Dennis (1968) sur la réforme de l’éducation en Ontario (encourager au moins une université ontarienne à établir un Institut des Études amérindiennes canadiennes), Edward Newbery a commencé un séminaire qui est devenu l’Institut des Études amérindiennes (1970). 

Le révérend J.W. Edward NEWBERY (1909-2004), Ph.D., était ministre de l’Église unie du Canada. Il était recteur et directeur de l’Université Huntington (1960-67) et a enseigné au Département de Sciences religieuses à l’Université de Sudbury. L’Université Laurentienne lui a décerné un doctorat honorifique en droit en 1986. En 2006, la Série de conférences Newbery a été créée en son honneur. On peut compter parmi les conférenciers qui y furent invités l’aîné James Dumont (en 2006), Wesley Cragg, Ph.D., coordonnateur-fondateur du programme en Droit et justice à l’Université Laurentienne (en 2009), Shawn Atleo, chef national de l’Assemblée des Premières Nations (en 2010), et Michael Thrasher, aîné métis-cri du Nord de la Saskatchewan qui a joué un rôle clé dans le développement du doctorat en Études autochtones à l’Université Trent (en 2014).

En 1971, l’Institut a commencé à offrir un programme interdisciplinaire en Études amérindiennes-esquimaudes avec des cours en anglais, philosophie, sciences religieuses, géographie, histoire, sociologie et anthropologie. Ce programme suivait le modèle interdisciplinaire du programme en Études canadiennes, lancé la même année, auquel participaient plusieurs des mêmes départements. Dans l’Annuaire de 1972, le programme en Études amérindiennes-esquimaudes a été décrit comme suit:


Étudiants en Études amérindiennes-esquimaudes, 1971.

« Le programme a pour but de donner à l’étudiant une compréhension assez complète de la situation des premiers habitants de l’Amérique, particulièrement ceux du Canada. Il couvre la vie pré-colombienne, la confrontation avec les européens et ses conséquences sur leur mode de vie, les traités, le système des réserves, l’acte des Indiens et ses révisions, les problèmes de l’intégration, disparition d’une culture, l’assimilation, les droits des premiers habitants, identité et éducation, langue, le secret de leur résistance et leur renaissance, valeur actuelle des anciennes conceptions face aux problèmes sociologiques d’aujourd’hui et aux problèmes de l’environnement, aspirations au cours du vingtième siècle, le rôle des non-indiens dans la réalisation de ces aspirations. »

En plus des cours, il y avait des visites sur les lieux, des conférences invitées prononcées par des représentants des Premières Nations de la région ainsi qu’un séminaire d’une heure chaque semaine pour « faire le lien entre les divers cours et l’objet principal du programme ».

En novembre 1973, 8 membres étudiants ont formé le Club des étudiants autochtones. La même année, le programme en Études amérindiennes-esquimaudes a reçu un don de 17 000 $ de la Fondation canadienne Donner. En 1974, 7 000 $ de ce don a été octroyé à des étudiants autochones qui menaient des recherches sur des enjeux afférents à la transcription de la langue. Une étude du nishnaabemwin (la langue ojibwe) a été menée dans diverses communautés des Premières Nations par l'enregistrement d'entrevues menées auprès d'aînés. En 1971, Stella Kinoshameg a commencé à offrir des cours crédités en nishnaabemwin à l’Université de Sudbury. Des cours d’été étaient aussi offerts sur l’île Manitoulin. Le Prix Stella Kinoshameg en études autochtones a été créé en son honneur en 1993.

En février 1973, lors d’un forum sur les programmes d’études amérindiennes à l’Université Trent, le programme interdisciplinaire en Études amérindiennes-esquimaudes de l'Université de Sudbury s’est fait critiquer pour ne pas avoir assez de contenu autochtone. Le seul cours qui avait été développé spécifiquement pour le programme était INDL 1000E Introduction to an Amerindian Language «A beginner’s course on the speaking, reading and writing of an Amerindian language». Parmi les autres cours avec un contenu autochtone, on trouvait: ANTR 2030F Études ethnologiques des populations amérindiennes, HIST 3211E The Canadian Indian in Historical Perspective, et RLST 3510E Amerindian Studies dont la description se lisait comme suit: «An appreciation of Indian world view with its social and cultural expressions and of the fact of European-Indian confrontation with consequent contemporary problems. Study is made of the relevance of Indian holism to present ecological needs and the relation of this to the future of the Indian people.»

Les autres cours s’intitulaient L’étude de la sociétéLes groupes minoritaires dans le monde moderneSociété canadienneInitiation à l’anthropologieAn Introduction to Language, with Special Reference to EnglishLa dimension religieuse de la personneCultural GeographyBiogeographyPhilosophie de l’éducationPhilosophy of CulturePhilosophie du langagePhilosophie des sciences socialesHistoire du CanadaHistory of Canadian-American RelationsLe Canada dans la littérature de voyage aux XVIe et XVIIe sièclesThemes in Canadian Social History et Les problèmes du pluralisme ethnique. Onze cours étaient disponibles en français et en anglais.

En 1974, des membres du programme en Anthropologie ont présenté une critique dudit programme au Comité des programmes du Sénat, affirmant que le programme n’était pas suffisamment ancré dans des recherches sur les besoins des membres des Premières Nations de la région. Suite à une évaluation externe, il a été supprimé.

 

ÉTUDES AMÉRINDIENNES (NATIVE STUDIES) (1976)


Edward Newbery avec des étudiants en Études amérindiennes, 1977

Approuvé en 1976, le programme en Études amérindiennes comprenait des cours de langue en cri et nishnaabemwin ainsi que des cours sur l’identité, la religion et la culture anishinaabe. Les premiers cours, introduits en 1975, étaient NATI 1000EL Introduction to an Amerindian Language, NATI 2000EL Advanced Indian Language Studies, NATI 3000EL Education, Identity and Native Culture et NATI 3050EL Selected Themes.

En 1977, les cours de langue ont été restructurés comme NATI 2010E An Introduction to Ojibwa, NATI 3010E Advanced Ojibwa, NATI 2020E An Introduction to Cree, et NATI 3020E Advanced Cree.

Parmi les autres nouveaux cours dans l’Annuaire de 1977, on trouvait NATI 1100E Canadian Native People, NATI 2280E North American Native People: Tradition and Culture (qui explorait les «intuitions spirituelles des Amérindiens»), NATI 2300E Contemporary Native Issues (les enjeux étant classés sous les rubriques «Land» (territoire), «Language» (langue), «Law» (droit), «Learning» (apprentissage) et «Liberty» (liberté)), et NATI 3200E Nature and Man: An Indian View.

Le Département d’Études amérindiennes a été fondé en 1977. Il était associé à la Faculté des Humanités. Dirigé par Edward Newbery, le département comprenait James Dumont et Thomas Alcoze, professeurs adjoints, et Edna Manitowabi, chargée d’enseignement. James DUMONTou Onaubinisay (Walks Above the Ground) est membre de la Première Nation de Shawanaga. Il enseignait en Études amérindiennes (1975-2000). On lui doit la vision qui a inspiré le curriculum du programme. Il a créé des cours tels que Tradition and CultureNative PsychologyNative Way of SeeingNative Education, and Issues of Indigenous Peoples in the International Context. L’Université de Sudbury lui a décerné un doctorat honorique en lettres sacrées en 2011.

En 1983, le Département d’Études amérindiennes collaborait avec le Collège universitaire Nipissing pour offrir un Certificat d’assistant scolaire amérindien non-crédité. Les étudiants choisis par leurs communautés suivaient trois cours non-crédités de 5 semaines dans des sessions d’été consécutives.

En 1985, l’Association des étudiants d’Études amérindiennes (Native Studies Student Association), composée de 60 membres, devait remplacer le Club des étudiants autochtones.

 

LE PROGRAMME POUR LES DÉTENUS AUTOCHTONES (les années 70 et 80)

Au début des années 70, le Programme pour les détenus autochtones (Native Prison Program) a été introduit de façon informelle dans les prisons en Ontario lors de rencontres des fraternités et sororités autochtones (Native Brotherhood/Sisterhood) pour offrir un soutien aux détenus autochtones. Au moyen de groupes de discussion informels et de cérémonies menées par des aînés et des bénévoles, on encourageait les détenus à développer une image plus positive d’eux-mêmes en découvrant leurs racines culturelles et leur identité. À partir de 1974, ils avaient accès à des cours de correspondance en Études amérindiennes-esquimaudes.


John Elliott, Ph.D. (à droite)

Entre 1976 et 1979, le Programme pour les détenus autochtones était coordonné à temps partiel par un diplômé récent du programme d’Études amérindiennes qui visitait régulièrement les prisons. Le 26 mars 1980, le journal Northern Life a annoncé que le Département d’Études amérindiennes avait reçu une subvention de 75 000 $ de la Fondation Donner afin de fournir des bourses aux étudiants des Premières Nations et d’appuyer une initiative pour les éduquer en prison. Grâce à cette subvention, on a pu embaucher Paul Bourgeois comme coordonnateur à temps plein et développer des manuels d’enseignement et des présentations audio ou vidéo.

En 1983, le Département d’Études amérindiennes a demandé la permission au Service correctionnel Canada (SCC) d’offrir le programme dans plusieurs prisons. Une étude du programme commandée par le SCC recommandait de mettre l’accent sur la culture et l’histoire autochtones d’une perspective autochtone afin de développer les connaissances culturelles des détenus ainsi que leur estime de soi.

En 1984, le Comité du programme a répondu à cette recommandation en proposant une série de trois cours, y compris Native Tradition and CultureAboriginal People in the Contemporary World, et Native People and the Law. Les membres du comité étaient Thomas Alcoze, Edward Newbery et Nahum Kanhai, professeurs en Études amérindiennes, Paul Bourgeois, coordonnateur, John ELLIOTT, membre du Département de Sociologie (1970-95), et Laurent Larouche, recteur de l’Université de Sudbury.

 

BACCALAURÉAT SPÉCIALISÉ EN SERVICES SOCIAUX POUR LES AUTOCHTONES (NATIVE HUMAN SERVICES) (1988)

(de g. à d.) Lyn McLeod (ministre des Collèges et Universités), Sir John S. Daniel (recteur de l’Université Laurentienne), Anne-Marie Mawhiney (Service social), Thomas Alcoze (Études amérindiennes), et Sterling Campbell, député provincial, 1988.
 

Au cours des années 80, un programme en Services sociaux pour les Autochtones a été développé à l’Université Laurentienne dans la Faculté des Écoles professionnelles.

En 1983, Anne-Marie MAWHINEY (Service social) et Thomas Alcoze (Études amérindiennes) ont rencontré les Chefs de 22 communautés du Traité Robinson-Huron et ont obtenu le soutien nécessaire pour procéder avec les consultations communautaires sur le développement d’un programme. À l’aide d’une subvention de Santé et Bien-être social Canada, ils ont embauché Joan Commanda et Mary Ann Naokwegijig (Corbiere) pour mener les consultations.

En novembre 1987, Anne-Marie Mawhiney et Thomas Alcoze ont obtenu l’approbation du Sénat pour l'établissement d'un Baccalauréat spécialisé en Services sociaux pour les Autochtones (Native Human Services). L’objectif était de former des personnes dont l’éducation en service social intégrerait les connaissances culturelles anishinaabe avec la théorie et les pratiques du service social (Native Social Work Journal, vol. 9, fév. 2014, p. 17). Des étudiants ont été admis à partir de 1988. Pour appuyer le programme, 5 membres du corps professoral ont été embauchés dans des postes menant à la permanence ainsi qu’une superviseure de stages et une secrétaire. Chaque année, le programme devait faire un rapport à l’Assemblée des Premières Nations du Traité Robinson-Huron. En 1997, la revue Native Social Work Journal a été lancée. En 2008, l’École de Services sociaux pour les Autochtones a été établie comme une école indépendante pleinement agrégée. En 2014, elle a été renommée l’École des Relations autochtones (Indigenous Relations). Elle fait dorénavant partie intégrante de la nouvelle Faculté de Santé, fondée aussi en 2014.


Mary Ann Corbiere, Ph.D.

En 1989, Mary Ann CORBIERE, Ph.D., qui avait été embauchée pour la consultation auprès des Premières Nations du Traité Robinson-Huron, fut nommée professeure adjointe au Département d’études autochtones à l’Université de Sudbury. Elle détient un B.Sc. de l’Université York, une M.B.A. de l’Université Laurentienne et un doctorat en études des théories et politiques en éducation de l’Université de Toronto. Son projet de recherche principal est un dictionnaire du Nishnaabemwin, sa langue maternelle. Elle est membre de la Première Nation non cédée de Wikwemikong.

 

Au cours des deux décennies qui suivirent, les membres autochtones du corps professoral, de la population étudiante et du personnel ont été de plus en plus reconnus au fur à mesure que la communauté université se sensibilisait à la présence autochtone sur le campus. 

Plusieurs représentations symboliques des identités et cultures autochtones ont été créées:

  • Sur la couverture de l’Annuaire de l’Université Laurentienne de 1990-91, on a reproduit la peinture murale Survie de Leland Bell, diplômé du programme en Études amérindiennes, commandée pour commémorer le 25e anniversaire de l’Université et installée dans l'entrée de l’auditorium Fraser.
  • La bannière de l’Association des professeurs de l’Université Laurentienne (APPUL) avec trois cerclessymbolisant ses membres anglophones, francophones et autochtones a été dévoilée en février 1997 durant la planification de l’événement Journées d’action de Sudbury: Célébration de la résistance qui a eu lieu du 21 au 22 mars 1997. L’APPUL s’est jointe à une trentaine d’autres syndicats et groupes communautaires pour protester contre le gouvernement conservateur de Mike Harris. La bannière était le résultat d’une collaboration entre Mary Ann Corbiere (Études autochtones), David Leadbeater (Science économique), et Jean-Charles Cachon (Commerce et administration). Le nom anishinaabe «Laurentian U Maamwi Debendaagzijig» apparaît sous le français «Association des professeurs et professeures de l’Université Laurentienne» et l’anglais «Laurentian University Faculty Association».
  • Le drapeau anishnabek rouge et blanc a été suspendu au Centre étudiant à côté des drapeaux franco-ontarien, ontarien et canadien en 1998.
  • Un tipi a été érigé sur la Place des fondateurs à l’occasion d’une cérémonie de bienvenue et d’un festin organisés par le bureau des Affaires étudiantes autochtones en septembre 2005.
  • Un drapeau métis bleu avec le symbole de l’infini a été ajouté aux drapeaux du Centre étudiant pour célébrer la Journée Louis Riel le 16 novembre 2010.
  • Deux aigles dessinés par Leland Bell ont été ajoutés aux armoiries de l’Université Laurentienne lorsqu’elle commémorait le 50e anniversaire de sa fondation en 2010.

 

Un doctorat honorifique a été décerné par l’Université Laurentienne à des membres bien connus de la communauté autochtone, dont quatre le furent avant 1990:

  • John Wesley BEAVER (1920-80), ancien Chef de la Première Nation d’Alderville, qui a reçu un doctorat honorifique en droit en 1977. Vétéran de la Seconde Guerre mondiale, il a obtenu un diplôme en génie électrique de l’Université Queen’s et a occupé divers postes d’ingénieur et de cadre au sein d’Hydro-Ontario.
  • Daphne ODJIG, artiste anishinaabe, qui a reçu un doctorat honorifique ès lettres en 1982.  Elle est membre de la Première Nation non cédée de Wikwemikong sur l’île Manitoulin. Elle a été investie de l’Ordre du Canada en 1986.
  • Arthur SOLOMON, aîné anishinaabe, qui a reçu un doctorat honorifique en droit en 1986. Il a apporté une contribution importante au développement du programme en Études amérindiennes à l’Université de Sudbury. Ses poèmes et essais ont été publiés dans un recueil intitulé Songs for the People: Teachings on the Natural Way (Toronto: NC Press, 1990).
  • Daniel E. (Sr.) PINE, aîné et guérisseur anishinaabe, qui a reçu un doctorat honorifique en droit en 1989. Membre de la Première Nation de Garden River, il a servi de personne ressource à la Fondation culturelle ojibwe et a enseigné à l’Institut Keewatinung à l’Université Algoma.
  • Mary Lou FOX RADULOVICH, membre de la Première Nation de M’Chigeeng (West Bay), qui a reçu un doctorat honorifique en droit en 1992. Elle a joué un rôle clé dans l’établissement en 1974 de la Fondation culturelle ojibwe qui vise à maintenir la langue et la culture des nations ojibwe, odawa et pottawatomi.
  • Shirley CHEECHOO, artiste, actrice et cinéaste crie, qui a reçu un doctorat honorifique ès lettres en 1995. En 1984, elle a co-fondé et dirigé le groupe théâtral De-ba-jeh-mu-jig, qui appartient actuellement à la Première Nation non cédée de Wikwemikong sur l’île Manitoulin. Sa pièce Path With No Moccasins (1991) documente ses expériences au Pensionnat Shingwauk, qui loge, aujourd’hui, l’Université Algoma à Sault Ste Marie, en Ontario.
  • Blake DEBASSIGE, artiste anishinaabe de West Bay sur l’île Manitoulin, qui a reçu un doctorat honorifique en droit en 1995. Avec Shirley Cheechoo, il a co-fondé De-ba-jeh-mu-jig dans sa communauté de West Bay.
  • Tom JACKSON, chanteur et acteur métis, qui a reçu un doctorat honorifique ès lettres en 1998. Né dans la réserve One Arrow en Saskatchewan, il est connu pour sa musique et son travail humanitaire. Il a été investi de l’Ordre du Canada en 2000.
  • Basil H. JOHNSTON, auteur et chercheur anishinaabe, qui a reçu un doctorat honorifique en droit en 1998. Membre de la Première Nation non cédée des Chippewas de Nawash, il travaillait comme ethnologue au Musée royal de l’Ontario où il s’est dédié à la préservation de la langue et de la mythologie de la Nation anishinabek. Il est l’auteur de plusieurs livres, y compris Indian School Days (Toronto: Key Porter Books, 1988).
  • Donald OBONSAWIN, membre de la Première Nation Abenaki, qui a reçu un doctorat honorifique ès lettres en 1999. Il a obtenu un B.A. en science politique de l’Université Laurentienne et une maîtrise en administration publique au Québec. Entre 1987 et 2002, il a été sous-ministre au sein de sept ministères ontariens.
  • Liza MOSHER, aînée anishinaabe, qui a reçu un doctorat honorifique en droit en 2000. Membre de la Première Nation non cédée de Wikwemikong (sur l’île Manitoulin), elle est connue pour son travail auprès des femmes aux prises avec la justice. Elle a introduit une programmation culturelle et des cérémonies pour les détenus à la prison du district de Sudbury.
  • Ted NOLAN, joueur de hockey et entraîneur, qui a reçu un doctorat honorifique en droit en 2002. Membre de la Première Nation de Garden River, il a joué au hockey pour les Red Wings de Détroit et les Penguins de Pittsburgh. Il a également été entraîneur des Sabres de Buffalo et des Islanders de New York.
  • James BARTLEMAN, auteur anishinaabe et diplomate canadien, qui a reçu un doctorat honorifique en droit en 2004. Membre de la Première Nation des Chippewas de Mnjikaning, il était membre du Service extérieur canadien avant d’être nommé 27e lieutenant-gouverneur de l’Ontario (2002-07).
  • Tomson HIGHWAY, dramaturge originaire du Manitoba, qui a reçu un doctorat honorifique ès lettres en 2004. En 2013, l’Université Thorneloe lui a décerné un doctorat honorifique en droit canonique. Ses pièces «The Rez Sisters» (1988) et «Dry Lips Outa Move to Kapuskasing» (1989) se déroulent sur une réserve fictive sur l’île Manitoulin.

  • Leland BELL
    Leland BELLartiste anishinaabe, qui a été reconnu avec un doctorat honorifique ès lettres en 2008. Membre de la Première Nation non cédée de Wikwemikong (sur l’île Manitoulin), il a obtenu un B.A. en études amérindiennes en 1980.
  • Raymond KINOSHAMEG, aîné anishinaabe, qui a reçu un doctorat honorifique en droit en 2009 pour ses contributions à des organismes autochtones communautaires, y compris Key North, une initiative de formation professionnelle pour les femmes autochtones, le projet Partir d’un bon pas pour un avenir meilleur (Better Beginnings Better Futures) pour les jeunes enfants, et l’École alternative N’Swakamok, qui offre un enseignement qui développe les connaissances culturelles des jeunes à risque.
  • Phil FONTAINE, ancien chef national de l’Assemblée des Premières Nations, qui a reçu un doctorat honorifique en droit en 2014. Né dans la Première Nation de Sagkeeng au Manitoba, il figurait parmi les leaders autochtones du Manitoba qui ont contesté l’Accord du lac Meech. Comme chef national, il a négocié la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens.
  • Susan AGLUKARK, auteure-compositrice-interprète inuk, qui a été reconnue avec un doctorat honorifique ès lettres en 2015. Récipiendaire de trois prix Juno, elle a grandi à Arviat au Nunavut. Pour aider les communautés du Nord, elle a établi The Arctic Rose Project, une organisation caritative.
  • Douglas CARDINAL, architecte métis connu pour son design curvilinéaire, qui a reçu un doctorat honorifique en droit en 2015. Ses projets comprennent l'Université des Premières Nations du Canada à Régina, le Musée national des Indiens d'Amérique à Washington et le Musée canadien de l'histoire à Gatineau, au Québec.

Plusieurs structures organisationnelles ont été mises en place sur campus:

  • L’Association des étudiants autochtones (AÉA) a été établie en 1990. L’AÉA a organisé un forum intitulé Rebuilding Our Nations (Rebâtir nos nations) à l’Université de Sudbury auquel ont participé Ovide Mercredi et Elijah Harper.
  • Le Conseil de l’Université Laurentienne pour la formation des Autochtones (CULFA) a été mis en place en 1991 par le recteur Ross H. Paul, conformément aux directives du Ministère des collèges et des universités, avec des représentants du Conseil des Chefs du Traité Robinson-Huron, de l’Union des Indiens de l’Ontario, des Chefs et Conseils unis de l’île Manitoulin, des Premières Nations de la région, des organismes autochtones, des membres du corps professoral des programmes d’Études autochtones et de Services sociaux pour les Autochtones (Native Human Services), des associations d’étudiants autochtones, et des aînés. Le Sénat et le Conseil des gouverneurs ont demandé au CULFA de faire des recommandations sur les questions touchant la population étudiante autochtone ainsi que la communauté autochtone plus généralement.
  • Les Affaires étudiantes autochtones ont été établies, commençant avec l’embauche d’un conseiller au service des étudiants autochtones en 1993. En collaboration avec l’Association des étudiants autochtones, ce bureau a initié la Semaine de sensibilisation aux cultures autochtones en 1995, avec des films, des ateliers et un powwow. On encourageait les étudiants autochtones à s’identifier. Le 26 octobre 1995, un article écrit par un étudiant autochtone intitulé «Who is an Indian?» a paru dans le journal étudiant Lambda: «The fact is that being an “Indian” is not a certain look or talk». En 1999, Elijah Harper (1949-2013), ancien Chef de la Première Nation de Red Sucker Lake, était l’orateur principal à cet événement annuel.

En 1998, Ovide Mercredi, ancien Chef national de l’Assemblée des Premières Nations et ancien Chef de la Nation crie de Misipawistik, a été nommé professeur associé spécial à l’Université de Sudbury. Il a fait quatre conférences publiques sur la politique autochtone. Un an plus tard, quand Jean R. Watters, recteur de l’Université Laurentienne (1998-2001) a proposé la création de deux postes de vice-recteur aux études, l’un anglophone, l’autre francophone, un étudiant d’une Première Nation a proposé de nommer un vice-recteur aux affaires autochtones. Le Sénat a adopté cet amendement mais il n’a pas été mis en pratique.

Dans l’Annuaire de 2000-02, l’Université Laurentienne est décrite comme «cet établissement d’enseignement postsecondaire du nord, triculturel, bilingue et dynamique». Sheila CÔTÉ-MEEK, Ph.D., a été nommée directrice de l’enseignement (Affaires autochtones) en 2006. En 2009, son titre est devenu celui de vice-rectrice associée aux programmes autochtones. Dans ce rôle, elle a pu jeter les bases pour l’initiative d’embauche de professeurs autochtones à travers les disciplines. Elle est actuellement vice-rectrice associée à l’enseignement et aux programmes autochtones.

À la suite du rapport de 2007 du Comité sur l’équité en matière d’emploi des autochtones dont la Convention collective de 2005-08 de l’Université Laurentienne a établi le mandat, une initiative d’équité a été incorporée à la Convention collective de 2008-11. Celle-ci comportait un programme de préparation de candidats à l’interne pour soutenir les professeurs autochtones durant leurs études doctorales qui n’a jamais été mis en pratique. La Convention collective de 2008-11 reconnaissait aussi qu'il faut une série de mesures actives pour nommer un plus grand nombre de bibliothécaires et de professeurs autochtones, notamment dans les programmes qui ne s'adressent pas particulièrement aux étudiants autochtones.

En 2009, Dominic GIROUX a été nommé recteur de l’Université Laurentienne. Son expérience au Ministère de la Formation, des Collèges et des Universités de l’Ontario dans la création du Bureau de l’éducation des Autochtones ainsi que son expérience avec les conseils scolaires francophones ont été des facteurs décisifs dans sa nomination. Sous le recteur Giroux, le Plan stratégique de 2012-17 de l’Université Laurentienne comprenait des pratiques d’embauche proactives pour augmenter la proportion de membres autochtones du corps professoral et du personnel, un pourcentage plus élevé de contenu autochtone dans les cours, un nombre accru d’étudiants des Premières Nations, métis et inuits et la construction d’un Centre autochtone de partage et d’apprentissage sur le campus de Sudbury.

 

En 2012-13, une initiative d’embauche a été lancée dans la Faculté des Arts à l’Université Laurentienne pour augmenter la proportion de membres du corps professoral autochtones à travers les disciplines. Entre 2013 et 2015, le nombre total de membres du corps professoral autochtones qui enseignent dans la Faculté des Arts est passé de 3 à 12.

Pour faciliter le recrutement et la rétention de membres du corps professoral autochtones, la Convention collective de 2008-11 n’exigeait pas le bilinguisme (anglais-français) pour l’obtention de la permanence des professeurs autochtones, reconnaissant que la connaissance et l’étude démontrée d’une langue autochtone et d’une (1) des deux (2) langues officielles de l’Université Laurentienne pourrait répondre au critère de bilinguisme. Cependant, en pratique, plusieurs des membres autochtones nommés récemment étaient des francophones qui parlent couramment le français et l’anglais.

Les premiers membres du corps professoral autochtones dans la Faculté des Arts à l’Université Laurentienne sont arrivés l’année où l’Université se préparait pour accueillir une exposition mobile sur les pensionnats autochtones intitulée 100 ans de pertes du 30 septembre au 4 octobre 2013. Plusieurs membres du corps professoral ont visité l’exposition avec leurs étudiants.


Michael Hankard, Ph.D.

Michael HANKARD, Ph.D., a été nommé au Département d’études autochtones à l’Université de Sudbury en 2012. Il était le premier diplômé autochtone du doctorat en sciences humaines à l’Université Laurentienne (2012).

Le 10 novembre 2014, une réception a eu lieu dans le Salon des gouverneurs pour célébrer les 22 membres du corps professoral et administrateurs autochtones à l’Université Laurentienne, l’Université de Sudbury et l’École de médecine du Nord de l’Ontario, dont la plupart ont été embauchés depuis 2013.

 

 

Debout (de g. à d.): David Fortin (Architecture), Sheila Côté-Meek (Vice-rectrice associée aux études et aux programmes autochtones), Jake Chakasim (Architecture), Brittany Luby (Histoire), Michelle Coupal (Anglais), Gregory Scofield (Anglais), Pierrot Ross-Tremblay (Sociologie), Charles Daviau (Développement du Nord) et Dominic Giroux (recteur de l’Université Laurentienne); Assises (de g. à d.): Taima Moeke-Pickering (Relations autochtones), Emily Faries (Études autochtones), Cheryle Partridge (Relations autochtones), et Mary Ann Corbiere (Études autochtones).

 

 

LE DÉVELOPPEMENT DU CURRICULUM AUTOCHTONE

La proportion d’étudiants à l’Université Laurentienne qui s’identifient comme autochtones ne cesse d’augmenter. En 2007, le nombre d’étudiants autochtones à l’Université Laurentienne était d’environ 650, à peu près 8% de tous les étudiants de premier cycle. En 2014, 12% des étudiants en Arts s’identifient comme autochtones (des Premières Nations, métis ou inuits).

Plus de 70 cours avec un contenu autochtone sont offerts chaque année dans toute une gamme de programmes en plus de ceux qui sont offerts par le Département d’Études autochtones. En comparant les cours de 2002-04 avec les nouveaux cours de 2013-15, on peut voir comment la recherche des professeurs autochtones enrichit et bonifie le curriculum existant.

Les cours suivants avec un contenu autochtone apparaissaient dans l’Annuaire de 2002-04 de l’Université Laurentienne:

HIST 3216E The First Nations in Canada in Historical Perspective

An examination of the Indians of Canada and their interaction first with European and later with Canadian governments and society. (lec 2, tut 1) cr 3

 

ENGL 2456E Northern Ontario Literature

A study of major writings about Northern Ontario including many by northerners. Themes include regionalism, outsiders and outlaws, Native people, landscape and land-space, etc. (sem 3) cr 3

 


Une enfant Anishinabek prenant sa famille en photo
Photographe: Carl Linde, Kenora, ON, vers 1910
Lake of the Woods District Museum, Kenora, ON

Plusieurs nouveaux cours fondés sur la recherche autochtone ont été approuvés récemment (2013-15):

HIST 2466EL Indigenous Histories, Indigenous Food Ways: Understanding Contact and Conflict through Dietary Change

This course examines food production and consumption as a window into the past, exploring the ways in which Canada’s colonial history has been writ large upon Indigenous diets and bodies. The course focuses on the role of Indigenous food ways in trade networks and diplomacy before European contact. It also explores the impact of European arrival on Indigenous food ways and, by extension, health and culture. Special attention is paid to the culinary practices of Anishinabek of the Great Lakes. (lec 2, tut 1) cr 3

ENGL 3456EL Indigenous Literatures in Canada I

This course examines the diverse body of First Nations, Métis, and Inuit literatures from the northern half of Turtle Island in the land now claimed by Canada. It focuses on contemporary plays, novels, poetry, short stories, and orature to analyze the ways in which writers explore possibilities for empowerment, social justice, and reconciliation. (lec 3) cr 3

Michelle Coupal (à gauche), Sam McKegney (centre), Jo-Ann Episkenew (à droite)
Photographe: Dale Northey

Le Département d’Études autochtones a également développé un éventail de nouveaux cours reflétant l’expertise de nouveaux membres du corps professoral sur la guérison traditionnelle,  les connaissances écologiques autochtones, les enjeux environnementaux, et le ‘dialogue postcolonial’ entre les idées, les théories, les enseignements, et les apprentissages expérientiels occidentaux et autochtones.

Michael HANKARD, Ph.D., a introduit INDG 3285EL Living with the Land: Indigenous Knowledge in Theory and Practice, un cours expérientiel innovateur qui s’est donné du 10 au 19 août 2012 sur le territoire de la Première Nation de Whitefish River. Il a également initié une mineure en Études environnementales autochtones, lancée en 2014.

 

LA RECHERCHE ET LES ÉTUDES SUPÉRIEURES AUTOCHTONES

 


Kevin FitzMaurice, Ph.D.

En 2011, Kevin FITZMAURICE, Ph.D., professeur agrégé au Département d’Études autochtones, a fondé la revue Undergraduate Journal of Indigenous Studies: Dbaajmowin, qui publie des articles écrits par des étudiants de l’Université de Sudbury, l’Université Laurentienne, l’Université Thorneloe et l’Université Huntington.

En 2014, l’École de Relations autochtones (anciennement Services sociaux pour les Autochtones), dans la Faculté de Santé, a lancé une nouvelle maîtrise en Relations autochtones avec 9 étudiants. Darrel MANITOWABI, Ph.D., et Jorge VIRCHEZ, Ph.D., tous les deux membres de l’École des Études du Nord et des communautés, enseignent dans le programme. Darrel Manitowabi en était le coordonnateur-fondateur.


Darrel Manitowabi, Ph.D.


Jorge Virchez, Ph.D.

De nouveaux cours au choix autochtones de deuxième cycle seront disponibles dans les prochaines années. Citons à titre d’exemple les deux cours créés par Brittany Luby pour la maîtrise en Histoire: HIST 5206EL Indigenous Histories of the Great Lakes before 1900 et HIST 5207EL Indigenous Histories of the Great Lakes after 1900.

Les professeurs autochtones sont invités à prendre la parole aux réunions du réseau SAGE pour appuyer le succès des étudiants. Le SAGE (Supporting Aboriginal Graduate Student Enhancement) est un réseau de mentorat par les pairs pour les étudiants autochtones de maîtrise et de doctorat, qui est actif sur les plans national et international.                                                 


Brittany Luby

En octobre 2014, pour la première fois, la Semaine de l’éducation autochtone a mis l’accent sur les conférences des chercheurs autochtones. Connue auparavant comme la Semaine de sensibilisation aux cultures autochtones, la semaine a été réorientée vers la recherche autochtone, sans toutefois négliger entièrement les activités culturelles, reflétant une augmentation dans le nombre de professeurs autochtones à l’Université Laurentienne.

La planification est actuellement en cours pour un nouvel institut de recherche des Premiers Peuples. La Convention collective de 2014-17 de l’Université Laurentienne reconnaît et valorise la recherche menée en utilisant les connaissances autochtones traditionnelles ainsi que les applications pratiques et la dissémination de cette recherche, notamment en s’engageant avec les communautés autochtones. Les professeurs qui effectuent une recherche au sein d'une communauté nécessitant un engagement avec des communautés autochtones peuvent demander que deux professeurs qui mènent aussi de telles recherches ou qui donnent des cours dans des programmes autochtones soient ajoutés au Comité du corps professoral de la Faculté pour l'évaluation des demandes de permanence et de promotion.

Le Centre autochtone de partage et d’apprentissage qui s’ouvrira à l’Université Laurentienne en 2016 fournira un nouvel espace pour discuter de la recherche, pour promouvoir le dialogue sur l’éducation autochtone, et pour partager les expériences culturelles.

Étant la Faculté avec le plus grand nombre de professeurs autochtones à l’Université Laurentienne, la Faculté des Arts a un rôle clé à jouer dans la réalisation de son mandat triculturel. On pourra s’attendre à de nombreux développements fort intéressants au cours des prochaines années lorsque de nouveaux cours seront élaborés, de nouveaux projets de recherche seront lancés, et de nouveaux membres du corps professoral seront nommés.