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Portrait de diplômée : Eugenia Eshkawkogan

Une leader modeste parmi ses pairs qui « mène la belle vie »

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Les portraits de diplômés mettent en vedette des membres exceptionnels de la population étudiante qui ont eu des parcours hors de l’ordinaire à l’Université Laurentienne. Nous célébrons ces personnes ainsi que leurs réalisations.

Mino Bimaadiziwin

Eugenia Eshkawkogan n’a pas encore saisi la réalité qu’elle obtiendra bientôt son diplôme d’Indigenous Social Work de l’Université Laurentienne.

Originaire du territoire non cédé de Wiikwemkoong, elle n’aurait jamais imaginé l’éclosion de sa vie lors de son séjour à la Laurentienne. Pendant ses six ans sur le campus, elle est devenue leader et modèle pour ses pairs grâce à son travail avec l’équipe de la Vie en résidence, à son rôle de direction au Cercle des étudiants et, ce qui la surprend peut-être le plus, à sa participation comme co-animatrice du spectacle à guichets fermés « Airbandz for Cancer ». Ayant eu une puissante incidence sur la communauté Laurentienne, elle est considérée par ses pairs comme une « source d’inspiration ».

« Je n’aurais pas pensé que je participerais à la communauté Laurentienne comme je l’ai fait, a-t-elle avoué. J’étais assez tranquille au secondaire et l’idée d’aller à l’université m’effrayait. J’étais une petite fille gênée de la réserve, mais je me suis lancée un pas à la fois. Bien que j’étais nerveuse, j’ai continué à aller de l’avant. Même si cela semble encore comme un rêve, je viens de terminer mes études universitaires et ai déjà un emploi à plein temps. Chaque pas m’a permis de devenir la personne que je suis aujourd’hui. »

 

Mino Bimaadiziwin

Mino Bimaadiziwin

Eugenia œuvre actuellement dans sa communauté à titre de travailleuse en santé mentale et toxicomanie auprès des enfants et adolescents au Centre de santé Naandwechige Gamig à Wikwemikong. Dans ce rôle, elle prête un soutien aux jeunes personnes de sa communauté et partage les façons dont elle réussit à mener « la belle vie », connue comme Mino Bimaadiziwin, élément fondamental de la culture autochtone qui observe les sept enseignements des grands-pères (respect, vérité, amour, honnêteté, bravoure, humilité et sagesse). Elle appuie les jeunes pour qu’ils trouvent l’équilibre dans les quatre états d’existence, à savoir physique, spirituel, émotif et mental, tous représentés dans la roue de médecine.

Beaucoup de défis se sont présentés à Eugenia en cours de route. À l’Université, elle étudiait au départ les sciences infirmières, mais, malgré la bonne expérience, elle sentait qu’elle avait besoin d’être ailleurs. Après trois ans d’études, elle a changé de programme pour s’inscrire au baccalauréat en Indigenous Social Work (ISWK). Cela n’a pas été un changement facile, mais elle a fait preuve d’introspection tout en se fiant à son intuition pour s’orienter.

« En 2018, je sentais qu’un changement était nécessaire, a-t-elle expliqué. Ma mère m’a toujours dit que, peu importe là où on se trouve sur notre parcours, on est où on est censé être. Selon ma culture, le Créateur nous place là où nous devons être, même si cela ne correspond pas à ce que nous envisagions. Ma mère avait raison et j’ai dû suivre un parcours arbitraire pour trouver l’équilibre. »

 

Vie en résidence

Mino Bimaadiziwin

À un autre moment en 2018, elle a reçu un courriel de la coordonnatrice de la Vie en résidence à l’époque, Kayla Diblee, intitulé « Poste en résidence ». Elle s’en souvient nettement. Bien qu’elle s’inquiétait de perdre le rôle de pair-mentor qu’elle devait bientôt assumer, elle a été émue qu’on lui demande de jouer un rôle encore plus élevé à titre de responsable d’étage. À ce titre, elle apporterait un soutien à ses pairs et un leadership aux étudiants en résidence. 

« Je trouvais cela un peu intimidant, mais avec l’appui de mes parents, j’ai accepté le poste le lendemain, a-t-elle souligné. Même si c’était éprouvant, je savais que j’aurais l’appui des autres. Je considère mes amis des résidences comme ma famille et m’en souviendrai toujours. Ma pair-mentor (Vanessa Pethick) a eu une incidence incroyable sur moi en première année. Elle est comme ma grande sœur et mes parents l’appellent leur fille adoptive. J’y parlais des défis que j’affrontais et elle m’aidait à les relever. Je me sentais appuyée et quand j’avais besoin de parler, elle était toujours là. Je veux faire de même pour d’autres personnes aujourd’hui. »

Le milieu encourageant des résidences de l’UL a mené Eugenia à un autre rôle inattendu, celui de co-animatrice avec l’étudiante Kayla Babstock du spectacle « Airbandz for Cancer ». Il s’agit d’une production musicale donnée en direct à quelque 500 spectateurs. Tous les yeux étaient tournés sur Eugenia, quelque chose qu’elle n’aurait jamais envisagé quand elle est premièrement arrivée sur le campus.

 

Trouver l’équilibre

Mino Bimaadiziwin

« Pendant ma quatrième année dans le programme, j’ai pris une importante étape et commencé à contribuer aux recherches, a-t-elle décrit. Grâce au projet que je préparais, j’ai eu l’occasion d’animer un balado et de discuter avec des directeurs de programmes de santé partout au Canada et d’en apprendre de leurs expériences. J’ai aussi pu créer le feuillet de ressource Storysharing with Grassroots Groups en collaboration avec la professeure Joey-Lynn Wabie, Ph.D., Michelle Kennedy et l’étudiante Gail Grainge du programme ISWK. Quand j’ai entrepris mes études, j’ignorais toutes ces merveilleuses possibilités. Les professeures Joey-Lynn Wabie, Ph.D., et Arlene Johnson m’ont encouragé et apporté à considérer la maîtrise ou le doctorat. En grandissant, je voulais être médecin, donc je pourrais être sur la bonne piste pour devenir une différente sorte de docteure. »

Quand on lui a demandé les conseils qu’elle donnerait aux étudiants et aux autres diplômés, elle a répondu avec modestie et sagesse exceptionnelle pour son âge.

« Votre parcours, comme le mien, ne sera pas linéaire, a-t-elle exprimé. Profitez des possibilités qui se présentent et gardez l’esprit ouvert à toutes les personnes que vous croiserez sur votre chemin. Vous êtes censés être où vous êtes. Franchissez une étape à la fois. Cela ne sera pas toujours facile, mais vous y arriverez. »