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L'importance des sports universitaires

by Jacob Gramegna

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J’ai le privilège de me trouver dans une situation unique à titre de joueur et de spectateur. Je connais en effet les deux côtés des sports interuniversitaires et j’en fais ici le récit en m’attardant sur la façon dont le sport a façonné ma vie et peut profiter à tous les étudiants.

Je suis actuellement en ma troisième année d’études à la Laurentienne et comme membre de l’équipe interuniversitaire de soccer. Pour les étudiants-athlètes, la pratique d’un sport dans un milieu d’enseignement postsecondaire est l’une des expériences les plus enrichissantes. Il en est ainsi, car la plupart des athlètes s’y mettent à un très jeune âge et, au fil du temps, en viennent à développer pour leur sport une passion profonde.

Mon parcours d’athlète a commencé à l’âge de quatre ans. En vérité, je me souciais plus de courir en rond sur le terrain que de faire réellement du sport. Par la suite, mon intérêt pour le soccer a grandi.

Après 14 ans à divers niveaux, j’ai entrepris ma carrière interuniversitaire à l’âge de 18 ans. Pour tout athlète, quel qu’il soit, le fait d’être sélectionné par une équipe de sports interuniversitaires est un exploit impressionnant. Les athlètes d’université constituent une minorité au sein de la population étudiante. En outre, pour un grand nombre d’entre eux, il est fort probable que les sports interuniversitaires sont le niveau de compétition le plus élevé qu’ils atteindront. 

De fait, de nombreux étudiants-athlètes n’auraient même pas pu poursuivre leurs études sans les sports interuniversitaires. Certains se sont inscrits à un programme quelconque, choisi au hasard, seulement après avoir été sélectionnés pour faire partie d’une équipe. En clair, ils ne voulaient fréquenter telle école que pour les raisons d’ordre sportif et étaient satisfaits de pouvoir faire des études. 

D’autres avaient déjà opté pour telle école avant d’être sélectionnés pour un sport. Pour moi, le choix, empreint d’éléments des deux côtés, avait le caractère d’un compromis non moins égalitaire. L’administration de sport (SPAD) m’intéressait et il me fallait un programme de soccer prêt à m’accepter. Quelle que soit la façon dont ils se sont retrouvés à l’université, chaque athlète, qu’il le veuille ou non, est un étudiant-athlète.

L’entraîneur a probablement l’air de radoter en expliquant que nous sommes avant tout des étudiants. Dans une certaine mesure, il a raison parce que la pratique d’un sport, en tant qu’étudiant-athlète, dépend absolument du maintien d’un bon rendement scolaire. Mais comment puis-je me préparer en vue d’un examen la semaine prochaine alors que notre équipe doit gagner le match au cours du week-end pour disputer les séries éliminatoires? Voilà le premier problème auquel fait face tout étudiant-athlète : savoir conserver l’équilibre entre le sport et les études.

 

Honnêtement, ce problème en est un uniquement selon qu’on est passé maître dans la gestion du temps. Vous entendrez dire qu’il n’y a pas de temps à consacrer aux études devant la constance des séances d’entraînement et de perfectionnement. Mais en réalité, on a suffisamment le temps de faire son travail. Bien sûr, il y aura des semaines plus chargées que d’autres et, de temps à autre, il faudra peut-être sacrifier un peu de sommeil, mais ce n’est pas vraiment un gros problème. 

Il ne devrait vraiment pas y avoir de corrélation entre des notes médiocres et le fait qu’on est membre d’une équipe de sports interuniversitaires.

Une fois encore, le mot-clé est l’équilibre. Je trouve que les étudiants qui ne sont pas athlètes ont généralement plus de temps libre qu’ils ne savent quoi en faire. De leur côté, les étudiants-athlètes doivent être conscients, s’ils ne sont pas déjà, des contraintes de temps auxquelles ils sont confrontés ou potentiellement. Cela dit, si le plaisir qu’on tire de son sport ne triomphe du désir d’avoir plus de temps libre, pourquoi alors s’y mettre? Faire du sport revient, à coup sûr, à sacrifier du temps. Je diffuse la baladodiffusion intitulée Amateur Hour Sports sur Spotify et iTunes et gère le site Web Hip Hop Anonymous Music, et je me débrouille toujours pour assister à tous les événements touchant le soccer et conserver de bonnes notes. La gestion et l’organisation du temps sont donc essentielles à la réussite.

 

Le simple plaisir de pratiquer un sport, et le faire à un niveau compétitif, est l’un des avantages importants que procurent les sports interuniversitaires. C’est aussi simple que cela. Je me plais plus à jouer au soccer que faire autre chose et pouvoir le faire, dans un cadre universitaire, est un bonus.

Me consacrer à un sport que j’aime a enrichi mon expérience universitaire. Un autre avantage et non le moindre est que le sport permet de bénéficier du soutien financier pour le paiement des droits de scolarité. En d’autres termes, comme ces droits sont élevés, sans compter que certaines personnes dépendent de bourses pour poursuivre leurs études, les sports interuniversitaires constituent un moyen de subventionner ces dépenses. Il ne fait aucun doute que les étudiants-athlètes exceptionnels méritent ce soutien supplémentaire. Personnellement, j’y vois une récompense des efforts et du temps investis au cours des années dans le perfectionnement de son rendement sportif. C’est aussi dans le sport que se tissent des liens solidaires entre les gens. 

Tel est le cas parce que la transition consistant à passer du bercail à la vie universitaire est probablement le premier changement important et radical que connaîtra une personne dans sa vie. Certes, chacun s’y adapte à sa façon, différemment, mais, quelle que soit sa personnalité, il n’en reste pas moins que cette transition est difficile et que ses coéquipiers constituent un excellent moyen d’y faire face et de s’en sortir. 

D’autre part, parce que les joueurs de soccer de l’UL sont probablement les seules personnes à se trouver sur le campus pendant deux ou trois semaines dans le cadre de la période d’entraînement de la mi-août, des liens se forgent entre les joueurs, à la fois comme coéquipiers et êtres humains. 

Je me souviens de l’aide que m’ont prodiguée les vétérans de l’équipe lors de ma transition à la vie universitaire; cela m’a permis de m’adapter rapidement et d’établir des amitiés qui dureront des années et d’enrichir mon expérience étudiante. 

D’un point de vue sportif, l’importance que revêtent les sports interuniversitaires n’est plus à prouver. C’est en effet ce qui détermine si un étudiant-athlète sera à même de faire face à la vie universitaire. Et, là encore, cela n’est qu’un côté de la médaille quant à l’importance des sports interuniversitaires.

 

Le rappel à la réalité sonne à la fin d’une saison et pour le soccer, la saison s’achève relativement tôt dans l’année, généralement vers la fin d’octobre. Et que fait-on alors? On avait l’habitude de jouer au moins cinq fois par semaine, pendant plus de deux mois d’affilée, et voilà qu’on dispose maintenant de 15 à 20 heures supplémentaires par semaine. En effet, hormis peut-être une ou deux séances d’entraînement léger par semaine, l’étudiant-athlète doit se faire à cette nouvelle donne. 

Mais ce n’est pas forcément la fin. Il y a une grande joie à assister aux matches et aux événements des autres équipes sportives. Au cours de ma première année, je me suis investi dans les programmes de basketball de l’Université en assistant, comme je le pouvais, à tous les matches possibles. J’y ai trouvé du plaisir. D’autres le trouvaient peut-être au hockey et peut-être même au soccer, pour ne citer que quelques sports que propose la Laurentienne. Les sports sont une source gratuite de divertissement supplémentaire pour les étudiants.

 

Du côté de l’emploi, les étudiants ont de nombreuses possibilités d’en trouver dans le domaine des sports interuniversitaires. Cela dit, trouver un emploi à l’Université, surtout lorsqu’on est athlète, peut se révéler ardu parce qu’il est difficile de trouver le temps de travailler compte tenu du conflit d’horaire inévitable, sans parler des contraintes imposées par les déplacements de l’équipe, un facteur important, qui laissent peu de temps pour tenir un emploi quelconque. 

Qui plus est, pour un étudiant qui souhaite se rendre d’un point à l’autre, en un rien de temps, le réseau d’autobus n’est pas le moyen le plus efficace. Tant et si bien que, si vous n’avez pas de véhicule, vous n’aurez probablement pas d’emploi hors du campus. C’est là où les sports interuniversitaires entrent en jeu pour combler la brèche en quelque sorte. Profitant de nombreuses possibilités sur le campus, je suis devenu au cours de ma deuxième année commentateur des matches de basketball masculin et féminin et j’avoue que ce travail est le meilleur que je n’ai jamais eu. 

Comme je l’ai indiqué, je suis inscrit au SPAD et, au terme de mes études, je voudrais me trouver du travail dans les médias sportifs. Mais il est difficile d’obtenir de l’expérience dans ce domaine. Étant commentateur des matches de basketball, en direct, au fil des jeux et manœuvres, j’acquiers une expérience précieuse et me fais connaître par l’intermédiaire des chaînes câblées locales puisque de nombreux matches sont transmis en direct. 

En clair, les sports interuniversitaires sont non seulement une source d’emplois pour les étudiants, emplois qu’ils pourraient avoir du mal à trouver ailleurs, mais aussi une expérience enrichissante vers une carrière. Bien entendu, le travail de commentateur n’est que l’une des nombreuses possibilités d’emploi sur le campus. 

Il y a même, entre autres, des pisteurs d’analytiques, des équipes d’enregistrement et des annonceurs, sans compter les professionnels, qui travaillent aux côtés des athlètes interuniversitaires, comme les entraîneurs, le médecin ou encore le psychologue du sport, responsables des différents programmes sportifs de l’Université. Il y a suffisamment d’emplois pour qu’un grand nombre d’étudiants puissent participer d’une manière ou d’une autre aux sports interuniversitaires.

L’ardeur du supporteur fervent fait également partie de l’expérience universitaire. Les sections de supporteurs, comme les « Frappeurs de marmites », affermissent le sentiment d’appartenance communautaire et de fierté au sein de la population étudiante.

 

Les sports interuniversitaires sont extrêmement importants à divers niveaux. Du point de vue de l’athlète, ils offrent la possibilité de mettre en valeur le talent qu’il a acquis au cours de sa vie à un niveau de compétition élevé tout en bénéficiant d’une bourse d’études en vue de payer les droits de scolarité.

Alors que vous travaillez en vue de décrocher une bourse d’études depuis que vous avez entamé votre parcours sportif, vous vous y mettrez encore plus fort pour vous l’assurer, une fois dans le programme. Cette constance, raffermie par les liens solidaires que vous avez forgés, prolongera l’expérience sportive au-delà de la fin de la saison, c’est-à-dire jusqu’à la recherche d’un emploi postuniversitaire, à la vie professionnelle, autant de relais au regard desquels la valeur de cette expérience ne peut être sous-estimée. Cette expérience peut même être aussi simple que celle d’un supporteur, une manifestation collective dans laquelle tout le monde peut trouver un grand plaisir grâce aux sports interuniversitaires.

 

Que les sports interuniversitaires constituent un ingrédient important dans le mode de vie d’un étudiant, cela ne fait aucun doute, ce qui m’amène à dire encore, pour conclure, tout le privilège que j’ai eu de jouer pour une équipe interuniversitaire.