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Creuser le monde des mines

Portrait d’une candidate au doctorat, Sarah de Blois

Une passion pour la recherche alimentée à la Laurentienne a amené Sarah de Blois au profond des mines nord-ontariennes et d’une question qui continue d’y faire jour.

Inscrite au doctorat en sciences humaines et interdisciplinarité, Sarah prépare sa thèse, intitulée « Women, Mining and Gender, Experiences in Greater Sudbury ».

Sarah de Blois sitting in front of the Laurentian entrance sign

Souhaitant apporter une contribution à sa communauté et mieux cerner ce que vivent les femmes dans le monde des mines, Sarah a effectué des entrevues avec des personnes travaillant dans l’industrie minière du Grand Sudbury, à savoir 24 femmes, pour connaître leur expérience directe de travail, et 11 hommes, pour se faire une idée de leur expérience de travail auprès des femmes. Au cours de l’étude, Sarah a découvert que ces personnes sentent que les femmes continuent de rencontrer de la résistance dans l’industrie minière dominée par les hommes.

« Selon les plus récentes statistiques du Conseil des ressources humaines de l’industrie minière, à l’heure actuelle, environ 20 % des personnes qui travaillent dans l’industrie minière canadienne sont des femmes, indique Sarah, et elles ont surtout des rôles administratifs et non des emplois de “col bleu”, comme on dit. »

« Quand elles se joignent à la main-d’œuvre, encore aujourd’hui, elles font l’objet de marginalisation, de discrimination et de harcèlement, ajoute-t-elle. Cela ne veut pas dire, par contre, qu’il n’y a pas d’éléments positifs de leur expérience au travail. Évidemment, les questions de disparité entre les sexes sont complexes. »

Sarah a décidé d’examiner l’industrie minière, car elle s’intéresse depuis longtemps aux communications organisationnelles et en milieu de travail ainsi qu’aux études sur les femmes et les genres. D’ailleurs, son mari est mineur de roche dure à Sudbury. Elle estime avoir eu de la chance à œuvrer auprès de Mme Linda Ambrose, Ph.D., à la Laurentienne.

« Mme Ambrose travaille à l’Université depuis des décennies, explique Sarah au sujet de la directrice de ses travaux de thèse, et est une véritable leader ainsi qu’une force à ne pas sous-estimer de tous les sens positifs. En qualité d’historienne des genres, elle m’a beaucoup orienté dans mon étude des femmes dans l’industrie minière. »

Sarah de Blois with Linda Ambrose at the Ontario 3MT Finals in 2022

Puisque les dernières recherches d’envergure sur les expériences féminines de l’industrie minière à Sudbury datent des années 1970, d’autres études s’avèrent indispensables. En fait, même si de nombreuses politiques de prévention sont en place, le harcèlement et la violence continuent à se produire et les femmes hésitent à les déclarer.

« Beaucoup de femmes ont indiqué volontairement qu’elles ne veulent pas que leurs filles travaillent dans l’industrie minière ou dans le milieu souterrain, ajoute Sarah. Cela en dit long. »

Sarah effectue sa recherche dans le cadre de la préparation d’un doctorat qui pourrait lui permettre de donner un jour des cours à la Laurentienne.

À titre d’employée à plein temps (et étudiante à temps partiel) de la Laurentienne, Sarah a eu déjà l’occasion d’être chargée de cours en études de communication à l’Université.

« J’adore enseigner, exprime Sarah avec enthousiasme. Quand j’ai su que j’avais besoin d’un doctorat pour continuer à donner des cours, je m’y suis lancée… et maintenant, je l’ai quasiment terminé. »

Quoique le doctorat représente l’aboutissement d’un parcours personnel, Sarah souhaite que sa recherche mette en lumière des industries déséquilibrées sur le plan des sexes bien au-delà du monde minier et ouvre la voie au dénouement des questions de genre profondément ancrées au bénéfice de toutes les personnes.

D’autres résultats de l’étude à Sarah ont été publiés récemment dans le numéro juillet/août 2022 de North American Mining Magazine (pages 52-53).

Lauréate de la Bourse de maîtrise Joseph-Armand Bombardier, Sarah de Blois a reçu quatre Bourses d’études supérieures de l’Ontario, gagné à deux reprises le concours du meilleur exposé dans la Faculté des arts à la Laurentienne et obtenu cette année la première place et le Prix du public lors du Concours de thèse en trois minutes (3MT) à l’Université. Elle travaille à plein temps comme agente des communications à la Laurentienne et a pris la parole à plusieurs conférences relatives au travail et aux syndicats. Elle remercie son mari et sa famille de leur appui tout au long de son cheminement.