(10 avril 2025) – Depuis 40 ans, le professeur Simon Laflamme fait partie intégrante de la communauté de l’Université Laurentienne, apportant sa contribution aux contextes de l’enseignement et de la culture. Ayant occupé de nombreux postes de direction au fil des ans, il a été témoin d’importantes transformations à l’Université. À l’occasion du 65e anniversaire de la Laurentienne, M. Laflamme partage ses souvenirs, ses réflexions et ses espoirs pour l’avenir de l’établissement.
Arrivé du Québec à la Laurentienne en 1984, M. Laflamme n’était pas conscient de la richesse de la culture francophone du nord de l’Ontario. Son premier souvenir de l’Université est l’entrevue d’embauche, qui l’a convaincu non seulement d’accepter le poste, mais aussi d’incarner, pour le reste sa carrière, la chaleur, l’ouverture d’esprit et la rigueur dont il a fait l’expérience à ce moment-là.
« Je ne connaissais ni l’Université, ni le campus, ni la communauté, se souvient-il. Le groupe de professeurs qui m’a interviewé m’a emmené au pub au sous-sol de l’Université et cet accueil chaleureux m’a permis de découvrir l’ambiance et la collégialité de l’établissement. »
Au fil des décennies, M. Laflamme a vu évoluer l’Université Laurentienne à bien des égards. Parmi les changements les plus marquants, il y a la construction de la bibliothèque J.-N.-Desmarais et la numérisation des ressources universitaires.
« Peu après mon arrivée, la numérisation a débuté. Mais alors, il n’y avait aucune intégration des technologies dans l’enseignement. Nous avons ensuite appris à utiliser les ordinateurs, et même à nous en servir pour la recherche et l’enseignement. Cette transition a marqué un tournant dans l’histoire de l’Université. »
M. Laflamme a également joué un rôle dans la mise sur pied de plusieurs programmes d’études supérieures, dont certains ont été lancés dès ses premières années à l’Université. « Ce fut une période de croissance immense, stimulante et rafraîchissante, », affirme-t-il, soulignant la façon dont l’expansion a renforcé l’offre de programmes d’études, proposant aux étudiants la possibilité de poursuivre des recherches de haut niveau dans les arts. L’une des réalisations dont il est le plus fier est la création du programme de Doctorat en sciences humaines et interdisciplinarité, qu’il considérait comme une étape importante pour les étudiants en sciences sociales et en humanités.
En 1996, M. Laflamme a reçu le Prix d’excellence en recherche, un honneur qui revêt encore aujourd’hui une grande importance pour lui. « J’étais un jeune professeur à l’époque et cette reconnaissance était très gratifiante. Mon doyen avait proposé ma candidature et cela m’a touché. J’en étais très heureux et fier. »
M. Laflamme souligne l’importance de l’Université Laurentienne dans le nord de l’Ontario. « Que serait le nord-est de l’Ontario sans la Laurentienne? Il y aurait un vide immense. Du reverdissement des forêts de la région de Sudbury à la recherche sur les mines, sur l’écologie et sur le bien-être communautaire, la Laurentienne a façonné notre région de manière incommensurable. Elle n’est pas seulement un lieu d’apprentissage – elle est un pôle de découverte, d’innovation et de talent qui aide à définir le nord de l’Ontario, autant que la région, en retour, définit la culture de l’Université. »
Plus qu’un simple établissement, la Laurentienne oriente les personnes et la communauté, remarque-t-il. « Nos diplômés et chercheurs restent ici, dans le nord de l’Ontario, et réinvestissent leurs connaissances et leur expertise dans notre région, ou encore, ils mettent à profit les particularités de cette communauté dans leurs exploits à travers le monde. C’est une source d’immense fierté. »
En jetant un regard vers l’avenir, M. Laflamme espère voir la Laurentienne renouer les liens avec sa communauté. « La relation entre le nord de l’Ontario et la Laurentienne peut être renouvelée. J’espère que, dans le plus grand intérêt du Nord, l’esprit du milieu universitaire, de la recherche et de l’érudition sera remis au cœur des décisions des administrateurs de l’Université. »
Il espère que l’Université remettra au centre de sa mission l’excellence en enseignement autant qu’en recherche, privilégiant la réflexion approfondie et la créativité. « La mission d’une université est de former des experts, non seulement en ce qui concerne les compétences pratiques, mais aussi en ce qui a trait à la pensée abstraite. Les sciences et les arts sont des domaines qui forment des penseurs qui enrichissent nos communautés. »
Le lien qui unit l’Université Laurentienne à la communauté du nord de l’Ontario ressort tout particulièrement lorsque M. Laflamme revient sur sa carrière. Il exprime une profonde reconnaissance pour les possibilités que l’Université Laurentienne lui a offertes.
« Je suis né au Québec, j’ai obtenu mon doctorat en France et deux maîtrises en Ontario, mais la Laurentienne m’a permis de comprendre le Nord et la francophonie ontarienne. Avant de venir ici, je n’avais jamais pensé au nord de l’Ontario. Depuis, je n’ai plus jamais voulu repartir. »
Comme de nombreux membres de la communauté universitaire, M. Laflamme a vu mettre à l’épreuve sa fierté pour l’Université Laurentienne lorsqu’elle a suivi la procédure aux termes de la LACC et a dû supprimer de nombreux programmes.
Malgré les temps difficiles, ses liens avec la Laurentienne persistent. « Les plus belles réussites de l’histoire de l’Université ont eu lieu quand nous avons écouté la communauté et répondu à ses besoins. Cette attitude doit perdurer si l’Université veut prospérer. Je suis reconnaissant envers la Laurentienne de ce qu’elle m’a apporté – une carrière valorisante et des relations enrichissantes – et je crois en son avenir. »
Alors que la Laurentienne célèbre ses 65 ans, les réflexions de M. Laflamme servent à la fois de témoignage de l’incidence de l’Université et d’appel à assurer que son avenir reste brillant, innovateur et profondément lié à la communauté qu’elle sert.