Les ratons laveurs qui vivent dans les régions urbaines se régalent de nos restes et en subissent les conséquences. Des chercheurs de l’Université Laurentienne ont trouvé que l’accès aux déchets alimentaires des humains augmente la masse corporelle et la glycémie dans les populations de ratons laveurs.
L’étude, publiée récemment dans la revue Conservation Physiology, a été dirigée par Albrecht I. Schulte-Hostedde, professeur en écologie évolutionnaire à l’Université Laurentienne, en collaboration avec le professeur adjoint Jeffrey Gagnon, chercheur sur l’obésité et les maladies métaboliques.
« Du point de vue évolutionnaire, les environnements urbains sont de nouveaux habitats pour les ratons laveurs, a déclaré M. Schulte-Hostedde. Nous voulons voir s’ils connaissent les mêmes problèmes que les humains, c.-à-d., l’obésité, le diabète, un syndrome métabolique. »
« La Laurentienne compte de nombreux biologistes de la vie sauvage et des écologistes, a expliqué M. Gagnon. Cette étude en collaboration m’a permis de fournir de l’expertise sur les effets métaboliques de la prise de poids découlant d’un régime alimentaire riche en gras et en sucre. »
L’étude a consisté à comparer des données provenant de trois groupes de ratons laveurs : ceux qui ont un grand accès à des déchets alimentaires d’humains et qui vivent sur le terrain du zoo de Toronto; ceux qui vivent dans une zone de conservation et ont un accès modéré à des déchets; ceux qui vivent dans une zone agricole et ont peu accès à des déchets alimentaires. Les résultats sont clairs : en raison de la grande consommation d’aliments d’humains, les ratons laveurs urbains affichent non seulement un excès de poids, mais ont aussi une glycémie élevée.
L’étude a en outre été menée dans le cadre de la thèse de premier cycle en biologie de Mlle Zvia Mazal, étudiante en quatrième année. « La publication d’un article sélectionné par un comité de lecture si tôt dans sa carrière est une réussite importante, a indiqué M. Gagnon, et témoigne de la qualité de nos étudiants et de nos programmes. »
Mme Claire Jardine, vétérinaire et professeure agrégée à l’Université de Guelph, a aussi participé à l’étude.
« La prochaine étape, a ajouté M. Schulte-Hostedde, serait d’explorer l’effet éventuel des aliments d’humains sur les ratons laveurs dans une perspective évolutionnaire. Restez à l’écoute. »