Dans ses recherches, Mme Coholic s’intéresse aux avantages de l’intégration des techniques de pleine conscience à l’expression artistique afin de favoriser la résilience et le bien-être des enfants. Son Holistic Arts-Based Mindfulness Program (HAP) propose un cadre de 12 semaines qui combine diverses formes d’art, comme le dessin, la peinture, le travail de l’argile et l’écriture, avec des pratiques de pleine conscience comme la méditation-respiration. Cette approche permet aux élèves de participer de manière créative et agréable tout en soutenant leur santé émotionnelle et mentale. L’approche a désormais été adoptée par plusieurs conseils scolaires de l’Ontario.
« Dis-moi quelque chose à ton sujet » est une demande courante à laquelle la plupart des adultes ont l’habitude de donner une réponse standard. Par contre, comme l’explique Mme Coholic, ce n’est pas le cas pour les enfants. « Cette demande peut être très facile pour un enfant confiant et résilient, a-t-elle décrit, mais pour d’autres, même des questions aussi simples peuvent les accabler pour de nombreuses raisons. Imaginez plutôt que l’on demande à l’enfant de se peindre comme s’il était un arbre, qu’on lui donne toutes sortes de matériaux créatifs à utiliser et qu’on n’impose aucune limite à ce qu’il peut créer. Il pourrait repousser une question directe, mais l’incitation créative lui donne du temps, de l’espace et de la liberté créative. »
Depuis sa création, le programme HAP a évolué pour répondre à un intérêt croissant. Développé et étudié au départ dans un laboratoire sur le campus de l’Université Laurentienne, le programme a depuis été adapté par Mme Coholic en un cadre complet mis en œuvre dans bon nombre d’écoles du nord de l’Ontario. De plus, elle a créé un réseau numérique pour les praticiens, des ateliers et exposés communautaires, ainsi que des trousses de ressources numériques pour les éducateurs, les travailleurs sociaux et les parents.
Le programme a eu une profonde incidence. En fait, Mme Coholic affirme que le personnel enseignant signale des améliorations dans l’estime de soi, l’humeur, la régulation émotionnelle et la concentration des élèves. « Le programme aide à favoriser une meilleure dynamique en classe, a-t-elle ajouté, car les élèves apprennent à se soutenir et à travailler ensemble plus efficacement. Nous avons constaté que l’intégration du programme HAP en classe crée un milieu favorable dans lequel les élèves peuvent s’exprimer et nouer des liens avec leurs pairs. »
Les recherches de Mme Coholic ont été financées par le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) et la Fondation SickKids. Le soutien le plus précieux, selon elle, vient des étudiants universitaires de son équipe de recherche et des collaborateurs de la communauté. « Je ne pourrais pas y arriver sans l’aide des étudiants, a-t-elle avoué. Je dis toujours que la recherche devrait être une situation gagnante pour tout le monde : les étudiants de l’UL acquièrent une expérience pratique, les organismes partenaires profitent de programmes gratuits fondés sur des données probantes et moi, j’ai l’occasion de mener des recherches pertinentes. »
En tournant le regard vers l’avenir, Mme Coholic est optimiste quant au potentiel du programme HAP à atteindre encore plus d’élèves et de communautés. Le programme a effectivement suscité un intérêt sur le plan mondial et elle a reçu des demandes d’utilisation de la part de praticiens en Iran, aux Philippines, en Australie et au Portugal. En somme, Mme Coholic envisage un monde où chaque enfant a accès à des pratiques de pleine conscience créatives et intéressantes qui peuvent l’aider à s’orienter dans les complexités de la vie moderne.