9 avril 2025
Pour Jason Nakogee, le cheminement vers son poste de coordonnateur de la vérité et de la réconciliation à l’Université Laurentienne a été appuyé par un profond attachement à ses racines, un dévouement au service et un engagement envers la revitalisation culturelle autochtone. Fier membre de la Première Nation d’Attawapiskat, sur le territoire de Mushkegowuk en vertu du Traité 9 B, le parcours de M. Nakogee témoigne de sa résilience, de son leadership et d’une passion indéfectible pour le changement mené par la communauté.
Diriger avec détermination, enraciné dans la tradition
Ayant grandi à Attawapiskat, dont le nom cri, Kattawapiskak, signifie « espace pour passer entre les rochers », M. Nakogee a été élevé avec une solide compréhension des saisons et de l’équilibre entre elles. Profondément ancré dans son identité crie, ce savoir fondamental oriente son travail en matière de vérité et de réconciliation. « Il est important de connaître ses origines, son nom et sa langue, » souligne-t-il. Cette philosophie l’a aidé à s’adapter à son rôle à la Laurentienne, veillant à ce que les efforts de réconciliation demeurent fortement enracinés dans les perspectives autochtones.
Sur son parcours d’études, M. Nakogee s’est inscrit au programme de Honours Bachelor of Indigenous Social Work à la Laurentienne, après avoir été étudiant au Collège Canadore. « J’ai dû m’inspirer de l’effort communautaire de l’Université Laurentienne en matière de vérité et de réconciliation, » explique-t-il. Aujourd’hui, leader de cet effort, il veille à la mise en œuvre des principales recommandations, notamment la Fiche de rendement, assurant que les progrès soient à la fois pertinents et mesurables.
Expérience militaire : discipline, leadership et mentorat
Les compétences de leadership de M. Nakogee ont été perfectionnées au sein du Régiment Algonquin (Northern Pioneers). « Mon service militaire m’a appris à être débrouillard, à innover et à faire preuve de discernement, dit-il. Cela m’a également aidé à développer de solides relations avec des personnes de divers horizons. »
Un moment important a été la remise du Médaillon des anciens combattants autochtones du Canada à la famille de Francis Pegahmagabow, soldat autochtone hautement décoré de la Première Guerre mondiale.
Autre événement marquant : sa participation à la réinhumation du soldat canadien Kenneth Donald Duncanson qui a servi pendant la Seconde Guerre mondiale et a perdu la vie lors de la bataille de l’Escaut en Belgique. Lors de la cérémonie aux Pays-Bas, M. Nakogee a dirigé un rituel de purification par la fumée. Il y est retourné plusieurs fois pour rendre hommage à M. Duncanson.
Plaidoyer pour la guérison et le bien-être des Autochtones
En tant que coordonnateur de Kizhaay Anishinaabe Niin, il a œuvré pour mettre fin à la violence envers les femmes, les filles et les personnes 2SLGBTQQIA+ autochtones en mobilisant les hommes pour la guérison et la responsabilisation. « Ce qui m’a le plus marqué a été de voir des hommes assumer la responsabilité de leurs actions et adopter un mode de guérison autochtone, » exprime-t-il.
Puissance de l’enseignement et de la narration
L’une des philosophies qui guident M. Nakogee est Kakeeskinohamadin – « Je t’enseignerai ». Son propre parcours de guérison a consisté à redécouvrir le savoir autochtone. Aujourd’hui, il transmet ces enseignements en intégrant l’apprentissage axé sur la terre.
« L’éducation axée sur la terre est essentielle, » affirme-t-il. En intégrant l’anishinaabemowin aux expériences d’apprentissage en plein air, les étudiants renouent avec la nature.
« L’importance de la narration se situe dans l’apprentissage de la bienveillance, explique-t-il. En racontant notre histoire avec compassion, nous contribuons à la préservation de notre culture. »
Favoriser un avenir de réconciliation
Alors que l’Université Laurentienne met en œuvre ses 10 recommandations de réconciliation, M. Nakogee reste à l’avant-garde, favorisant les partenariats et veillant à ce que le mandat bilingue et triculturel de l’Université comprenne une représentation autochtone signifiante.
Voici son conseil aux étudiants autochtones : « Accueillez votre culture, puisez votre force dans votre cheminement personnel et devenez conteur efficace. »