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La linguistique est le fondement de l’IA selon Banafsheh Karamifar.

Sujets d’avant-garde avec une nouvelle professeure de l’École des arts libéraux

12 décembre 2024 - Banafsheh Karamifar (Ph.D.), dont l’expertise interdisciplinaire enjambe la linguistique, l’analyse critique du discours, l’éducation et les technologies émergentes, apporte à la Laurentienne une vaste expérience et une perspective globale. Passionnée par la diversité des langues et des cultures, alliant la rigueur universitaire à son souci d’applications pratiques, elle s’attache à relever les défis réels dans les domaines de l’éducation et de la communication.

Diplômée de l’Université de Paris Nanterre, en France, où elle a obtenu un doctorat en sémantique textuelle et en analyse critique du discours, Mme Karamifar, qui communique avec aisance en persan, français et anglais, a enseigné dans divers établissements. Tout récemment, elle exerçait les fonctions de chercheuse principale à l’Université d’Ottawa, où elle se penchait sur des questions au croisement de l’intelligence artificielle (IA) et de l’enseignement supérieur.

Maintenant professeure à l’École des arts libéraux, où elle enseigne principalement des cours de linguistique dans le cadre du programme de français langue seconde, Mme Karamifar favorise l’avancement de la diversité linguistique dans les espaces numériques et l’amélioration de l’enseignement des langues secondes en s’appuyant sur des technologies émergentes.

Comment une universitaire, spécialisée en linguistique, se retrouve-t-elle plongée dans l’IA?

À cette question, Mme Karamifar répond que, bien que l’on pense souvent à l’ingénierie, à l’informatique et à la technologie lorsqu’on évoque l’IA, les technologies émergentes à base d’IA sont en réalité intrinsèquement liées à la linguistique, à l’analyse critique du discours et à l’humanité.

« La linguistique et l’IA sont intimement liées, dit-elle. L’avancée de l’IA générative (comme les boîtes de clavardage et les outils de traduction), par exemple, repose sur des théories linguistiques, c’est-à-dire sur la saisie du fonctionnement des mots dans les phrases et des contextes plus larges. Étant analyste critique du discours, je trouve qu’il est fascinant d’explorer la manière dont l’IA générative et les outils socio-technologiques qui en dérivent façonnent notre société, notre vie quotidienne, notre communication et notre éducation. »

Mme Karamifar a récemment co-organisé un colloque intitulé « IA et enseignement postsecondaire à l’intersection des perspectives des parties prenantes », un événement bilingue soutenu par eCampusOntario et QuadC. Elle souligne l’importance que revêt la collaboration face aux possibilités que présente l’IA et aux défis qu’elle pose. Deux étudiants de maîtrise de la Laurentienne, l’un en informatique, qui développe à l’intention des utilisateurs malvoyants une technologie d’assistance par l’IA, l’autre, une étudiante en biologie explorant le rôle de l’IA dans ses études, ont mis en évidence le dynamisme de l’Université dans le domaine de la recherche interdisciplinaire.

« Ces deux étudiants à la maîtrise, dit-elle, se sont distingués parmi les doctorants et les chercheurs professionnels, preuve de l’ubiquité de l’IA, sans égard à l’expérience ou à la discipline. » L’intérêt que porte Mme Karamifar aux dimensions sociales et techniques de l’IA traduit sa conviction en la nécessité d’un dialogue entre les sciences humaines et les sciences en vue d’une société plus équitable.

Sa nomination à la Laurentienne illustre bien l’engagement de l’Université à l’égard de l’innovation et de l’inclusivité. La vision de Mme Karamifar consiste en effet à favoriser la collaboration interfacultaire, créant ainsi des possibilités de recherche explorant les répercussions sociales, éthiques et technologiques de l’IA. « L’IA, dit-elle, est une technologie transformatrice qui lie les disciplines. En rassemblant des perspectives divergentes, nous pouvons en arriver à des solutions plus complètes et plus efficaces. »

« La professeure Karamifar est un complément précieux au sein de la communauté de la Laurentienne, a déclaré le vice-recteur principal aux études, M. Malcom Campbell. Ses compétences interdisciplinaires et sa perspective globale font hisser au pinacle de la recherche universitaire l’innovation et l’inclusivité. Son expertise en linguistique et son intérêt pour l’IA font en sorte qu’elle jette un pont entre des domaines de première importance, ce qui favorise une meilleure compréhension des interactions entre le langage et la technologie. Nous sommes très enthousiastes à l’idée de voir sa vision inspirer les étudiants et promouvoir la collaboration interdisciplinaire au sein de la communauté de la Laurentienne. »

Mme Karamifar a fait sien l’engagement de la Laurentienne à l’égard du bilinguisme et de l’innovation, y voyant un milieu idéal pour faire avancer ses recherches et inspirer les étudiants. Elle se réjouit à la perspective de cultiver des liens propices à la diversité linguistique, à l’inclusivité et à la collaboration interdisciplinaire.

« J’estime que la Laurentienne me convient parfaitement, dit-elle. Les valeurs institutionnelles, notamment l’engagement en faveur du bilinguisme et du pluriculturalisme, en font un milieu universitaire, diversifié et dynamique, où je me sens fière de travailler et certaine de pouvoir mettre à contribution mon expertise en linguistique et dans les technologies émergentes. »