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Une professeure de psychologie, Reeshma Haji, est en lice pour un Prix international de livre de cuisine.

Que disent nos recettes sur notre culture?

 

21 january 2025 - Membre du corps professoral du programme de psychologie de la Laurentienne, Mme Reeshma Haji, Ph.D., jouit d’une renommée internationale pour son talent culinaire. Son livre de cuisine, intitulé All the Russ without the Fuss: Khoja Fusion Recipes for Busy Lives, est parmi les candidats aux prix prestigieux Gourmand World Cookbook Awards, un concours international mettant à l’honneur les meilleurs livres de cuisine et de vin au cours de la dernière année. Son livre, qui s’est démarqué des concurrents issus de 222 pays, est en lice dans deux catégories : Inde et Publication indépendante.


Les lauréats seront annoncés en juin 2025 lors d’une cérémonie de remise des prix à Lisbonne, au Portugal. Mme Haji se dit surprise et honorée de sa nomination. « Je ne m’y attendais aucunement. J’ai dû vérifier deux fois son bien-fondé lorsque cela a été annoncé la première fois. C’est bien un prix prestigieux, et je m’estime honorée de me compter parmi les finalistes. »
 
Mme Haji, qui s’est jointe à l’Université Laurentienne en 2009 et qui offre des cours en ligne en tant que professeure associée, s’est fait connaître pour ses recherches en psychologie sociale et sur les relations intergroupes. Ses travaux d’érudite s’attachent en effet depuis longtemps à faire reculer les préjugés et à favoriser la compréhension entre les cultures, les religions et les sexes. Bien qu’elle décrive la cuisine comme un passe-temps, elle s’intéresse à la culture alimentaire parce que cela s’inscrit dans ses objectifs de recherche.
 
« J’ai toujours été portée à faire reculer les préjugés et cet intérêt se retrouve dans ma cuisine. Selon la théorie de la relation intergroupe, le fait de réunir des groupes, que ce soit par le fait de vivre des expériences communes ou le simple partage d’un nouveau plat, peut désamorcer les préjugés. La nourriture est un excellent moyen de faire naître l’ouverture d’esprit et de tisser des liens entre les cultures. »
 
Dans son livre, Mme Haji s’inspire de son héritage khoja, mariant les influences indiennes et d’Afrique orientale aux traditions culinaires européennes. Ses recettes, comme la tourte au poisson masala — une fusion de plats réconforts britanniques et d’épices indiennes — témoignent de son esprit innovateur et inventif. Le livre déborde de recettes pratiques, faciles à préparer, qui font gagner du temps, ainsi que d’anecdotes personnelles.
 
Sa passion de gastronome remonte à son enfance torontoise, une période où les aventures culinaires de sa mère ont fait naître en elle le goût des cuisines les plus diverses. « Mon frère et moi avions l’habitude de cuisiner ensemble, dit-elle, lorsque nos parents étaient au travail. » Cette réalité se reflète dans son livre, qu’elle dédie à sa mère et à son frère, et dans lequel elle donne, au fil des pages, des conseils sur la manière de faire que les préparations culinaires se font en famille.
 
Conciliant sa carrière universitaire de professeure à la Laurentienne et son intérêt croissant envers la cuisine, Mme Haji s’est inscrite au Collège George Brown, à temps partiel, et a obtenu en 2019, après quelques années, un certificat en arts culinaires. « Je me rendais à Toronto les week-ends suivre des cours de cuisine et revenais à Sudbury le dimanche, prête à offrir mes cours toute la semaine, dit-elle. Cette formation m’a appris à composer des recettes et à donner corps à mon rêve d’écrire un livre de cuisine. De fait, créer une recette, c’est un peu comme faire de la recherche, car cela demande de la précision et de la répétabilité. Chaque recette a fait l’objet de divers essais et de critiques, question de m’assurer qu’elle convenait à d’autres et pas seulement à mon palais. »
 
Parallèlement à sa réussite culinaire, Mme Haji donne des cours en ligne sur la culture et la psychologie et est une source d’inspiration auprès des étudiants de tous cycles en tant que superviseuse des travaux de recherche. Son dévouement l’a également amenée à faire de l’accompagnement scolaire et de la consultation en gestion du temps, tout en élevant sa fille, preuve que des familles, pressées par le temps, peuvent cuisiner des plats sains et savoureux.
 
Jennifer Johnson (Ph.D.), doyenne de la Faculté des arts, salue ses contributions à la vie universitaire et à la sphère culturelle. « Mme Haji est une éducatrice engageante et éclairée dont le travail jette un pont entre le monde social et culturel. Son livre de cuisine est le prolongement naturel de son engagement en faveur de la compréhension culturelle. »
 
En attendant la 30e cérémonie de remise des prix Gourmand, qui aura lieu au Portugal plus tard cette année, Mme Haji continue d’enrichir la communauté de la Laurentienne grâce à son brassage unique de passions. Ce prix prestigieux, si elle est lauréate, viendra consacrer non seulement son talent pour la cuisine, la famille et la culture, mais aussi les valeurs — l’appréciation culturelle, la créativité et le dialogue — qu’elle véhicule dans le cadre de ses études et au-delà.