Les recherches de Mme Dorman portent sur la promotion de la santé et la prévention des maladies en milieu professionnel. Elle a passé l’an dernier à étudier le stress thermique et son impact considérable sur la productivité des travailleurs et la santé en général, et a utilisé cette recherche pour développer une ressource d’information complète.
Le CRSST s’est associé à Occupational Health Clinics for Ontario Workers Inc. (OHCOW) pour créer cette boîte à outils et l’offrir sur le site Web de l’OHCOW. La ressource numérique comprend des guides, des infographies, des vidéos et des calculateurs, et est offerte en anglais, en français et en espagnol.
« Bien que la chaleur puisse causer des blessures aiguës graves comme l’épuisement par la chaleur et les coups de chaleur, le stress thermique est également considéré comme une maladie professionnelle parce qu’une exposition périodique peut entraîner de graves problèmes de santé à long terme, a expliqué Mme Dorman. On estime que 220 Canadiens meurent chaque année des suites d’un stress thermique professionnel et que 15 % des travailleurs qui travaillent fréquemment dans ces conditions développent une maladie due à la chaleur, principalement une maladie rénale. Il est essentiel de disposer d’un plan de prévention des maladies liées à la chaleur, non seulement pour prévenir les blessures immédiates dues au stress thermique, mais aussi pour atténuer les risques futurs pour la santé. »
Mme Dorman a souligné que des maladies comme les maladies rénales, les lésions cérébrales et les problèmes cardiovasculaires peuvent être évitées grâce à une gestion efficace de l’exposition à la chaleur, ce qui met en évidence le rôle de la surveillance. La technologie portable, comme les capteurs corporels apparentés aux montres intelligentes, est devenue un outil de surveillance efficace, mesurant de manière fiable des marqueurs physiologiques comme la fréquence cardiaque et la température du corps approximative, entre autres variables. Le Guide de surveillance physiologique est un guide de prise de décision au sein de la boîte à outils, conçu pour aider les employeurs à choisir des produits de technologie portable afin de renforcer leur plan de prévention des maladies liées à la chaleur et d’orienter les horaires de travail et de repos de leur équipe.
« Nous avons étudié la possibilité d’utiliser ces technologies pour les emplois à haut risque comme les travailleurs des mines et les pompiers, dans le cadre du plan de prévention des maladies liées à la chaleur de l’entreprise, a déclaré Mme Dorman. Bien que leur mise en œuvre puisse être utile, ils posent également de nouveaux défis pour les travailleurs et les lieux de travail et ne sont certainement pas des solutions universelles. Cependant, avec le changement climatique, je m’attends à une adoption rapide de ces outils, car nous constatons déjà une explosion d’intérêt de la part de divers lieux de travail, y compris des lieux qui ne sont pas traditionnellement considérés comme exposés au risque de stress thermique, en particulier les travailleurs de la santé qui portent des EPI pendant des périodes prolongées et les enseignants qui doivent travailler dans des salles de classe surchauffées. »
Le CRSST a récemment renouvelé des accords de financement, ce qui permet à Mme Dorman de continuer à étudier le stress thermique pendant les trois prochaines années. Elle se réjouit à l’idée de poursuivre ses recherches sur l’efficacité de la technologie portable dans des situations réelles, par l’entremise d’essais sur le terrain et d’études en laboratoire à l’aide de la Chambre environnementale de l’Université Laurentienne.