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UN VOTE FAVORABLE VEUT DIRE LA REPRISE DU CONTRÔLE

C’est l’occasion de rebâtir la Laurentienne et d’en faire un établissement plus robuste

Tribune libre : Jeff Bangs

(17 août 2022) - Nous y sommes, on arrive à la fin… 

Il s’est déjà écoulé plus de dix-huit mois depuis que l’Université Laurentienne a engagé la procédure prévue par la LACC ouvrant ainsi la voie à un processus long, difficile, souvent conflictuel, qui a contraint notre établissement — et la communauté dans son ensemble — à faire un retour sur ses déficiences passées et à mieux comprendre comment assurer l’avenir de l’Université.
Parfois, je me suis demandé si nous n’avions pas atteint un point de non-retour. Ce n’est pas le cas. 

Lorsque je suis devenu membre du Conseil des gouverneurs, d’abord à titre intérimaire avant d’accepter officiellement le mandat de président au début de l’année, j’étais déterminé à faire en sorte que cette université ne tombe pas dans l’oubli. La raison est simple : la Laurentienne revêt une importance capitale pour Sudbury et l’Ontario, notamment au regard des populations autochtones et francophones qui comptent sur elle pour bénéficier des possibilités de formation locale et adaptées à leur milieu culturel. Elle compte également beaucoup pour les professeurs qui ont consacré leur carrière à la création et au maintien des programmes très appréciés par les étudiants de la région et du monde entier pour se préparer à des emplois d’aujourd’hui et de demain. Son importance est tout aussi immense pour les étudiants qui l’ont toujours privilégiée, un milieu du Nord où il fait bon de poursuivre des études postsecondaires de qualité élevée.      

Nous savons que l’avenir de la Laurentienne doit se faire par le rétablissement de relations fondées sur la confiance, la transparence et le respect mutuel. Nous sommes sur le point de tourner la page — si le Plan d’arrangements est approuvé prochainement à l’issue du vote des créanciers —, clôturant ainsi le chapitre le plus sombre de l’histoire de la Laurentienne, et de passer rapidement à la phase de reconstruction.

Pour y réussir, nous devons instituer des pratiques de gouvernance transparentes et un rôle participatif pour tous nos partenaires. Il y a autant de place pour collaborer avec les représentants syndicaux que pour travailler avec les retraités et les leaders de la communauté, dont la sagesse, l’expérience vécue et le dévouement envers la Laurentienne devraient être accueillis à bras ouverts. Un vote favorable au Plan d’arrangements est le moyen le plus sûr de conclure le processus voulu par la LACC et permettra à l’Université d’en sortir plus forte de son engagement à communiquer ouvertement avec toutes les parties prenantes.

Dernièrement, nous avons annoncé le recrutement de douze (12) professeurs à des postes à durée déterminée, et voulons investir davantage pour étoffer notre effectif professoral. À la suite d’un vote positif, nous trouverons les moyens de travailler ensemble pour augmenter les effectifs inscrits, ce qui nous permettra d’embaucher un complément de professeurs et de personnel. Nous accélérerons aussi le processus consistant à recruter un recteur ou une rectrice et un vice-recteur ou une vice-rectrice aux études et ferons participer toutes les parties prenantes à l’élaboration d’un nouveau Plan stratégique, réaliste et réalisable.

Ensemble, nous mènerons à bien, tant sur le plan du fonctionnement que sur celui de la gouvernance, la réforme nécessaire pour que la Laurentienne puisse se reconstruire et faire en sorte que les groupes de travail, les comités, le Sénat et le Conseil des gouverneurs œuvrent dans un esprit de collégialité et qu’ils se voient offrir la possibilité de contribuer valablement à ces instances de concertation qui nous aideront à façonner l’avenir de la Laurentienne. 

Pour les personnes appelées à voter, il est entendu que les temps présents sont stressants et que les tensions sont, à juste titre, très vives. Cependant, la désinformation qui prévaut actuellement au sein de la communauté, en exploitant les espoirs et les craintes de chacun, à l’exemple du mot d’ordre, « Votez non pour améliorer la donne », fait croire à tort que le rejet du Plan d’arrangements est un pari sans risque. Ce n’est pas le cas. Si le vote de rejet l’emporte, le dénouement le plus probable sera celui où les immenses efforts engagés pour sauver la Laurentienne cèderont la place à sa liquidation. Cela signifie la cessation des activités et, sous ce scénario, personne ne gagne : les emplois seront supprimés, les régimes de retraite dissous et les étudiants dispersés dans d’autres établissements d’enseignement postsecondaire.

Aux personnes qui croient pouvoir tenir bon et attendre une meilleure offre, la Laurentienne n’en a aucune à proposer. La vie suivra son cours et ce grand établissement sera relégué aux oubliettes de l’histoire. Sommes-nous vraiment prêts à voir disparaître la Laurentienne, sous nos yeux, alors que nous sommes si près de la sauver?

Dans sa nouvelle composition, le Conseil des gouverneurs est appelé à se montrer objectif dans son analyse de ce qu’il faudra faire pour sauver cette université. Travaillant sans répit, les membres bénévoles d’horizons et d’expérience de vie très divers en sont venus à proposer le meilleur plan possible et l’ont fait parce que les enjeux tiennent à la survie de la Laurentienne.

Pour les personnes qui doivent se prononcer, je reconnais que vous n’avez pas demandé à vous retrouver face à cette proposition. Toutefois, aussi modeste que vous puissiez juger votre participation à cette décision importante, je tiens à vous assurer que votre voix compte. Méfiez-vous donc des personnes qui voudraient vous faire croire le contraire. Nous vous prions de réfléchir longuement et avec soin aux conséquences d’un vote défavorable, car il pourrait déclencher une chaîne d’événements dont la Laurentienne ne se remettra pas.

En votant « oui », même à contrecœur, vous nous donnez le moyen de reprendre les rênes. En votant ainsi, vous nous donnez la chance de faire que la Laurentienne bénéficie d’un avenir plus prospère, plus solidaire et plus stable sur le plan financier.

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Jeff Bangs, Président du Conseil des gouverneurs de l'Université Laurentienne