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Les fondements d’alliés à l’Université Laurentienne : Écouter afin d’agir de façon appropriée

Lors de nos réflexions pendant la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, beaucoup d’entre nous – autochtones et allochtones – ont considéré ce que cela veut dire d’être allié, et tout particulièrement, ce que signifie le concept d’alliance, non seulement en ces jours de commémoration, mais aussi dans les gestes de la vie quotidienne.

Il pourrait être utile de préciser d’abord ce que cela ne signifie pas.

Être allié n’est pas une identité ponctuelle que l’on adopte et abandonne ensuite. Il ne s’agit pas non plus de faire un geste unique et de se considérer ensuite comme un bon allié. On doit faire preuve d’alliance tous les jours : c’est un engagement des plus profonds qui change et évolue sans cesse, et chaque apprentissage révèle une cascade de nouvelles leçons. Ce n’est pas une notion à prendre à la légère ou à éviter. En outre, on ne se donne pas le titre; la tâche est réservée plutôt aux gens avec qui l’on est allié.

Une discussion avec la directrice intérimaire du Centre autochtone de partage et d’apprentissage, Mary Laur, et le coordonnateur de la vérité et de la réconciliation, Kevin Fitzmaurice, fait valoir une multitude de façons d’être un allié à l’Université Laurentienne, mais tout commence par l’humilité et le respect.

Alors, où commence le cheminement vers l’alliance à la Laurentienne?

1. Allez dans les espaces éthiques d’écoute et d’apprentissage respectueux

Les membres de notre communauté ont un besoin et une faim pour les apprentissages par l’expérience. Un bon point de départ est d’entendre d’autres expériences et modes de connaissance et d’y être réceptif, tout en admettant ce que vous ne connaissez encore pas. L’un des points les plus importants à saisir par les alliés allochtones est qu’il faut écouter et apprendre avant de faire un bond pour agir. Mary explique qu’il n’y a rien de mal à vouloir agir et, dans certains cas, il y a lieu de le faire, mais il faut reconnaître en soi ce réflexe et savoir quand il est préférable de prendre un recul et d’écouter les membres autochtones de la communauté pour comprend là où nos actions et notre soutien sont requis.

Cet impératif a rapport aux réflexions de Mme Susan Manitowabi sur les feux sacrés et à l’importance, pour les allochtones, de passer du temps dans ces espaces lorsqu’on les invite. Beaucoup de personnes n’ont jamais fait l’expérience d’espaces respectueux d’écoute et de réflexion. Dans le cadre du cheminement vers l’alliance, il est utile de prendre part à ces espaces pour aider à changer les façons de penser et d’agir. L’expérience allochtone d’un feu sacré peut faire connaître les protocoles, encourager la réflexion profonde et favoriser les racines et les liens pour la place.

Dans un tel espace d’écoute et de réflexion, vous commencerez à vous poser des questions sur vos préjugés inhérents, normes culturelles et expériences des cultures autochtones. Lorsque vous êtes prêt à recevoir l’encadrement de membres autochtones de la communauté, demandez-le sans attendre ensuite une liste de tâches à accomplir. Quand vous ressentez un défi ou un problème, posez-vous la question « Que puis-je faire pour aider? » Si vous cernez une occasion d’apporter votre soutien, il est conseillé de vous renseigner pour savoir quel travail est en cours et comment vous pouvez l’accentuer.

Il n’est pas nécessaire de partir à zéro. Kevin explique que le Groupe de travail sur la vérité et la réconciliation, créé par le Conseil de l’Université Laurentienne pour la formation des Autochtones (CULFA) en 2018, a accompli le travail fondamental qui orientera notre cheminement collectif vers l’alliance à la Laurentienne. Le Groupe de travail a été fondé afin de définir pour l’Université des actions prioritaires en réponse aux Appels à l’action de 2015 de la Commission de vérité et réconciliation, notamment le résultat 21 qui vise à préciser des stratégies qui dirigeront l’Université vers la réconciliation. Grâce à ces Appels à l’action, nous pouvons appuyer notre cheminement sur l’alliance dans les espaces d’apprentissage qui existent à la Laurentienne et nous poser la question : « Comment pouvons-nous enseigner et apprendre d’une manière qui renforce la communauté et transforme la société? »

2. Faites des apprentissages avec, auprès de, et dans la communauté

Mary et Kevin reconnaissent l’importance des Appels à l’action et, dans un même temps, l’occasion incroyable d’inclure les allochtones dans une communauté d’alliés. À l’automne, la Laurentienne a lancé un cours novateur, à savoir INDI 2525EL Bngishmok : Orientation Ouest, un cours d’immersion anishnaabemowin axé sur la terre. Le cours permet aux étudiants autochtones et allochtones de faire des apprentissages sur le terrain et dans la communauté. Mary explique que « l’élément fondamental est que tout le monde est réuni 24 heures par jour pendant sept jours, sans pouvoir partir ou recevoir de visiteurs. Tout le temps est passé ensemble. Les participants fondent de manière concrète une communauté de partage de connaissances qui se rapproche du territoire et de la Terre. Dans mon expérience, tout cela tisse des liens entre les personnes autochtones et allochtones de manière transformative. » Les cours d’immersion offrent la possibilité de se réunir en espaces éthiques dans le cadre d’un engagement avec les connaissances et pratiques d’apprentissage expérientiel anishnaabes.

Kevin croit qu’il est nécessaire de discuter de redressement, de restitution et de renouvellement, aussi bien que de réconciliation. « Il faut prendre le pouls régulièrement avec cet apprentissage. Les participants doivent reconnaître qu’ils font partie d’une communauté et d’un mouvement plus larges, d’une coopérative avec un objectif de faire avancer la réconciliation. » Le changement et l’évolution ne sont pas propulsés par des personnes agissant seules et se produisent plutôt au fil du temps quand les personnes allochtones écoutent pour bien saisir leur rôle d’alliés.

3. Acceptez le malaise de ne pas savoir

La participation aux cours d’immersion et à d’autres apprentissages autochtones appelle les gens allochtones à s’ouvrir à des conversations difficiles et à des malaises. Mary souligne que, même si les discussions peuvent causer de la gêne, elles favorisent l’apprentissage en faisant appel au cœur et à l’esprit, apportant ainsi une compréhension renouvelée aux participants.

Les conversations avec Mary et Kevin font valoir que ce qui est bon pour la réconciliation et aussi avantageux pour l’ensemble de la société. Ouvrir des trajectoires favorisant la participation et l’établissement de relations respectueuses se répercute sur tous les membres de la société de sorte que nous créons des communautés bienveillantes et attentives tenant compte de la diversité et de la fluidité. En réfléchissant et empruntant une perspective plus large à l’égard des lieux sociaux à la Laurentienne, nous commencerons à nous intégrer avec soin et respect aux communautés diversifiées. Nous pouvons nous joindre de maintes façons aux personnes qui s’engagent à démanteler les systèmes et moyens de vivre coloniaux afin d’assurer une reconstruction en réciprocité : avec les uns les autres, la terre et l’eau, ainsi que les générations passées, actuelles et futures.

Recommandations et indications

Pour appuyer votre cheminement vers l’alliance, faites la lecture des recommandations et indications du Groupe de travail sur la vérité et la réconciliation et réfléchissez-y.

Sondage

Remplissez ce sondage afin de faire connaître vos idées et opinions relatives aux recommandations du Groupe de travail et les façons dont vous appuyez les Appels à l’action.