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Maamwizing  : « des gens qui collaborent »

 

Le mot anishinaabe « maamwizing » signifie « des gens qui collaborent ». Bien que la recherche soit souvent perçue comme une tâche accablante, intimidante, même solitaire, Maamwizing l’envisage différemment et apporte une expérience exceptionnelle aux étudiants. L’approche de l’Institut de recherche autochtone Maamwizing se définit par la découverte enracinée dans la collaboration et rend hommage aux perspectives mondiales autochtones dans le cadre de relations holistiques avec nii'kinaagaanaa (toutes nos relations). Cela comprend tout ce qui est par-dessus, en dessous et tout autour de nous, que nous intégrons à notre travail.

« Le partage de connaissances a toujours été une pratique traditionnelle des collectivités autochtones et dynamise les générations d’apprenants à explorer et à comprendre leur monde, explique la vice-rectrice associée à l’enseignement et aux programmes autochtones par intérim, Susan Manitowabi, Ph.D. Cette pratique est comparable à la cérémonie, car elle oriente notre parcours et nos relations avec les éléments. »

 

 

Back Row, L-R Ophelia O’Donnell, Alicia WIlliamson, Cheyenne Oechsler. Front Row, L-R Joey-Lynn Wabie, Susan Manitowabi, Marnie Anderson.
Arrière: Ophelia O’Donnell, Alicia WIlliamson, Cheyenne Oechsler.
Avant: Joey-Lynn Wabie, Susan Manitowabi, Marnie Anderson.

 

« Maamwizing reconnaît que le partage intentionnel de connaissances et de l’histoire est un transfert sacré de sagesse protégé par les principes de respect et de réciprocité, décrit la directrice intérimaire de l’Institut Maamwizing, Joey Lynn Wabie, ancienne de la Laurentienne et professeure adjointe dans l’École des relations autochtones. Il ne s’agit jamais de se fonder sur les lacunes en soulignant que la recherche communautaire est axée sur les forces et s’appuie sur la mobilisation pour trouver des réponses et interpréter des connaissances qui existent depuis toujours. Nous allons de l’avant ensemble de manière viable. »

 

Joey-Lynn Wabie, Marnie Anderson, Cheyenne Oechsler
 Joey-Lynn Wabie, Marnie Anderson, Cheyenne Oechsler

 

 

« Une partie de la recherche de Maamwizing consiste à explorer les moyens de “voir à deux yeux” afin d’établir des relations réciproques qui harmonisent les initiatives de recherche avec les besoins de la communauté, ajoute Mme Manitowabi. Nous évoluons, nous transformons et nous adaptons en fonction de nos relations, mais notre parcours n’aboutit pas au parachèvement de la recherche. Il se poursuit à jamais. » Cette formule se manifeste dans les relations partagées par les étudiants, les professeurs et les alliés.

Grâce au groupe SAGE (Supporting Aboriginal Graduate Enhancements), les étudiants jouent un rôle central à Maamwizing et participent à un vaste éventail de projets de recherche. On les encourage à assister aux réunions de comités, leur permettant d’apprendre à contribuer à la prise de décisions dans le cadre de la collaboration. Étudiante des cycles supérieurs de la Première Nation de Henvey Inlet, Ophelia O’Donnell collabore activement avec la Première Nation d’Atikameksheng Anishnawbek dans un rôle de mobilisation communautaire. « Je me suis jointe à Maamwizing à titre de membre aux études supérieures et me suis vite rendu compte qu’il s’agit de beaucoup plus qu’un institut de recherche, explique-t-elle. Dans ce groupe, les membres collaborent, demandent des conseils et se prêtent un appui bien au-delà de la recherche. »

 

 

Alicia Williamson
Alicia Williamson

 

 

Étudiante de 4e année au programme d’Indigenous Social Work, Alicia Williamson a été embauchée pour s’initier aux recherches effectuées aux cycles supérieurs et collabore étroitement avec Mme Wabie. « Maamwizing a été indispensable à ma croissance et à l’exploration de la recherche à titre d’étudiante anishinaabe, dit-elle en expliquant l’incidence de l’institut sur sa vie. Il est essentiel aux étudiants autochtones de voir des personnes autochtones dans les rôles de leaders, chercheurs et agents du changement au sein d’organismes comme l’Université Laurentienne. Il est d’autant plus important de leur assurer un accès aux possibilités qui leur permettent d’envisager de tels postes. »

Maamwizing offre le mentorat ainsi qu’un endroit sécuritaire dans lequel les étudiants peuvent se rassembler et s’épanouir. Servant de deuxième chez soi pour beaucoup d’entre eux, l’Institut leur donne l’occasion sans égal de rehausser leur autodétermination en apprenant dans un milieu encourageant aux côtés de membres du corps professoral et du personnel. Les étudiants sont accueillis dans la famille Maamwizing et beaucoup de diplômés reviennent à l’UL pour enseigner dans les programmes autochtones ou préparent une carrière dans le Nord.

Sous l’optique d’allié, le coordonnateur de la vérité et de la réconciliation de la Laurentienne et membre affilié de Maamwizing, Kevin Fitzmaurice, se souvient d’un moment au début de sa carrière quand, après avoir participé à un enseignement de l’aîné Michael Thrasher, il a demandé une entrevue avec ce dernier pour en apprendre plus long. M. Thrasher a accepté et, après une première entrevue, a demandé à M. Fitzmaurice de l’appeler la semaine suivante. Cela s’est produit de semaine en semaine et, des décennies plus tard, il continue à rencontrer l’aîné et à faire des apprentissages auprès de lui. Les membres communautaires et gardiens des connaissances ne sont jamais considérés comme des sujets de recherche : ils deviennent des membres de la famille et des amis à vie.

 

 

Kevin Fitzmaurice
Kevin Fitzmaurice

 

 

« (L’institut) propose aux étudiants un espace culturellement sécuritaire dans lequel apprendre, croître et favoriser des relations qui sont primordiales à la réussite de leur recherche, décrit Mme Manitowabi. Nous leur enseignons à tirer des apprentissages des rêves et légendes afin de découvrir des histoires relatées au fil des générations. La recherche autochtone est revigorante, incarnant la communauté et la curiosité. Comprendre la recherche n’est pas une chose à craindre, mais à choyer, car le cadeau de la sagesse est transmis des temps immémoriaux. »

En plus de cultiver des relations à vie, Maamwizing vise à produire des résultats durables de recherche pour chaque communauté participante. « Souvent, les chercheurs se fixent le principal but de publication en abordant leur recherche, exprime Mme Wabie. À Maamwizing, l’objectif est d’apprendre ensemble et de partager les découvertes. Parfois, les résultats ressemblent à un manuel communautaire plutôt qu’à un travail d’érudition signé par un, deux ou trois auteurs. Il est certain que nous devons publier, mais nos publications sont encadrées par notre volonté de partager la sagesse et de collaborer dans l’intérêt de la communauté et comme membre obligeant de la famille. »

Obtenez de plus amples renseignements sur la recherche communautaire authentique et le renforcement des relations à https://laurentienne.ca/recherche/centres/maamwizing.