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Albrecht Schulte-Hostedde relate son expérience à La science rencontre le parlement

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Albrecht Schulte-Hostedde avec l'honorable Kirsty Duncan

Photo : Albrecht Schulte-Hostedde, Ph.D., avec l'honorable Kirsty Duncan

La science et la politique ne se combinent pas toujours bien, mais il est indubitable qu’individuellement et en collaboration elles influencent profondément notre vie. Il suffit parfois d’avoir une bonne conversation. Le 7 novembre 2018, la première réunion de La science rencontre le parlement a eu lieu sur la colline parlementaire à Ottawa. Inspirée par le Science Meets Parliament d’Australie qui se déroule depuis maintenant dix-neuf ans, la version canadienne a été organisée par le Centre d’étude sur la politique scientifique canadienne en partenariat avec la conseillère scientifique en chef, Mme Mona Nemer. Cet événement regroupe des chercheurs et des parlementaires qui mettent leurs connaissances respectives en commun. M. Albrecht Schulte-Hostedde, professeur et chercheur en écologie évolutionnaire appliquée à la Laurentienne, a fait partie des titulaires de Chaires de recherche du Canada de niveau II sélectionnés dans le pays pour participer à cet événement.

« Nous étions vingt-neuf venants de toutes sortes de disciplines. Toutes sortes de personnes différentes. Au moins la moitié était des femmes. Beaucoup de gens de couleur. C’était un groupe vraiment diversifié, explique-t-il. Cela a été une leçon d’humilité, car beaucoup de gens faisaient du travail vraiment intéressant. »

Les chercheurs ont eu une journée occupée consacrée à un atelier sur la façon de communiquer avec les décideurs, dirigé par l’Institut sur la gouvernance, un groupe de réflexion sans but lucratif qui se concentre sur l’amélioration de la gouvernance, et par un groupe de parlementaires. Le lendemain, ils ont rencontré, accompagné et observé des membres du parlement individuellement ou en petits groupes.

« On nous a souligné que nous ne devions pas faire de lobbying pour quoi que ce soit. Ce n’était pas l’objectif, ajoute M. Schulte-Hostedde. Il s’agissait de lancer la conversation entre des élus, des députés et des scientifiques. »

M. Schulte-Hostedde a rencontré deux députés conservateurs, Jim Eglinski et Colin Carrie, et plus tard dans la journée la chef du Parti vert, Elizabeth May. Ses rencontres avec les députés conservateurs ont été difficiles en raison de leurs priorités politiques différentes, mais instructives en raison de leur vécu et de leurs connaissances divergentes. Les conversations ont été enrichissantes, car tant les chercheurs que les parlementaires avaient quelque chose de nouveau à se dire. Alors que les parlementaires se sont renseignés sur la distribution des fonds de recherche entre les chercheurs canadiens, M. Schulte-Hostedde a appris qu’il est difficile de prendre des décisions politiques en se basant strictement sur des recherches fondées sur des preuves en raison des nombreuses priorités dont un député est responsable.
Albrecht Schulte-Hostedde avec Mona Nemer

Photo : Albrecht Schulte-Hostedde avec Mona Nemer 

Les titulaires de Chaires de recherche du Canada invités à la version canadienne de La science rencontre le parlement travaillent actuellement sur un article qui documente leurs expériences à cet événement. Pour ce qui est de transmettre à l’Université Laurentienne les leçons apprises à cette occasion, M. Schulte-Hostedde entend inviter l’Institut sur la gouvernance à enseigner aux chercheurs comment bien communiquer avec les parlementaires.

« La façon dont vous communiquez vos idées aux élus et à d’autres décideurs est tout à fait contraire à la celle des [scientifiques]. Par exemple, lorsque vous rédigez un article scientifique, vous commencez par énoncer une théorie de base puis vous l’étayez graduellement avec des preuves. Pour communiquer avec un décideur, il faut faire le contraire. Donnez-lui le message à retenir et expliquez comment vous y êtes parvenu au lieu d’étoffer votre argument sur les [idées], dit-il. Ce sont ces types de stratégies qu’on nous a enseignées lors de cet atelier et c’est pourquoi je veux inviter l’Institut sur la gouvernance ici. »
Photo de groupe de tous les participants à la rencontre entre la science et le Parlement 2018.

Photo de groupe de tous les participants