M. Hung est un éducateur chevronné féru de mathématiques qui favorise une stratégie motivante de l’enseignement dans le cadre du programme d’éducation de l’Université Laurentienne. Ses étudiants apprennent non seulement les mathématiques, mais aussi comment les rendre éventuellement intéressantes dans la salle de classe. Tant dans ses travaux de recherche que dans son approche de l’enseignement, il dit privilégier le « parler étudiant » pour susciter l’intérêt.
Les difficultés en mathématiques, illustrées par des exemples probants, suscitent en particulier chez les élèves des 7e et de 8e années l’envie de se creuser les méninges et de mieux comprendre la matière.
« Les mathématiques ne se résument pas à trouver la bonne réponse, dit-il. L’enjeu réside dans le processus qui mène à celle-ci. Si les élèves sont aptes à se reconnaître dans la matière, à en discuter et à en construire la compréhension par la discussion, le raisonnement et l’explication des motifs, ils en viendront à comprendre la matière en profondeur et à la maîtriser de manière plus rigoureuse. »
La passion de M. Hung pour l’enseignement est née très tôt d’une prise de conscience de sa vocation d’éducateur. Il a entrepris sa carrière dans l’informatique et l’ingénierie, d’abord chez IBM Canada, puis au ministère de l’Éducation, au sein du département de langue française, en tant que coordonnateur des technologies de l’information.
« Un jour, quelqu’un m’a dit que je devrais considérer la carrière d’enseignant, et je lui ai répondu bon, d’accord, se souvient-il. » Armé de ses antécédents en tutorat et sûr de ses capacités, il a décidé de poursuivre ses études, décrochant un baccalauréat et une maîtrise en éducation, puis un doctorat à l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario, qui se rattache à l’Université de Toronto.
Au fil des ans, qui l’a vu enseigner à des élèves du primaire à la 12e année dans des écoles publiques de l’Ontario et à l’étranger, en anglais et en français, sa carrière a embrassé les rôles d’enseignant, de directeur d’école internationale et de chargé de cours universitaire. Maintenant à la Laurentienne, il s’attache à faire en sorte que les futurs enseignants acquièrent la capacité de s’approprier les mathématiques, avec confiance et créativité, en modélisant les pratiques qu’il défend.
En alliant sa vaste expérience d’enseignant à ses recherches, M. Hung illustre bien comment les enseignants peuvent faire que les mathématiques sont non seulement à la portée des apprenants de tous âges, mais aussi qu’elles les passionnent vraiment. « Je veux que mes étudiants réussissent, non seulement aux examens, mais aussi en devenant des éducateurs qui éveillent chez leurs élèves la confiance et la curiosité. Pour que le respect et la confiance règnent en classe, ils doivent d’abord disposer d’une maîtrise solide de la matière et de compétences de communication claire, de même que d’un large arsenal de stratégies pédagogiques et de techniques de gestion efficace de la classe. »
Son approche, ancrée dans le socio-constructivisme au service de l’apprentissage vertical, met l’accent sur le travail de groupes aléatoires d’élèves, la participation active et la prise en compte des applications à la vie de tous les jours. Par des activités motivantes, comme l’examen des forfaits de téléphonie mobile et le choix du forfait optimal, afin d’expliquer les concepts de taux et de ratios, ou la conception de la salle de classe idéale où enseigner la géométrie, les personnes maîtrisent non seulement les concepts qui sous-tendent les mathématiques, mais établissent également la confiance nécessaire en appliquant leurs connaissances à la résolution de problèmes de la vie réelle.
« À mon avis, le plus grand avantage que présente cette approche est que les élèves se retrouvent dans un milieu où ils ont l’assurance de faire partager leurs idées et de se soutenir les uns les autres dans la poursuite d’un objectif commun. La meilleure éducation est un cadre d’enseignement où l’éducateur favorise l’apprentissage sans imposer de limites rigides, en laissant la curiosité et l’esprit critique orienter le processus. »
Il conseille aux aspirants éducateurs de privilégier leurs compétences en mathématiques, sachant que nombre d’entre eux auront à les enseigner à des élèves de l’Ontario, même si les mathématiques n’entrent pas dans leur principal domaine disciplinaire.
Actuellement, M. Hung donne des cours du programme concomitant d’éducation (volet anglais) et s’attend à pouvoir élargir son offre de cours dans le cadre du programme d’éducation bilingue de l’Université Laurentienne.
« De nombreux éducateurs, parce qu’ils n’ont pas les compétences de base, s’estiment mal préparés à enseigner les mathématiques, dit-il. Mon objectif, en incitant les étudiants à aimer les mathématiques, est de faire en sorte que chacun d’entre eux se sente soutenu et bien préparé à devenir d’excellents enseignants de mathématiques qui pourront instiller cet amour à leurs élèves. »