Sudbury(7 janvier, 2014) – Un test conçu à Sudbury connaît passablement de succès pour prédire quelles patientes atteintes du cancer du sein réagiront le mieux à la chimiothérapie et vivront sans cancer pendant une durée accrue après les traitements.
Les résultats du test « RNA Disruption AssayMC » (RDAMC) (épreuve biologique de la destruction de l’acide ribonucléique) ont été présentés le mois dernier au symposium sur le cancer du sein qui a lieu à San Antonio, au Texas.
Le test RDA a été développé par le Pr Amadeo Parissenti de Sudbury et son associé de recherche, Baoqing Guo, d’Horizon Santé-Nord (HSN). Le Pr Parissenti est directeur scientifique de Rna Diagnostics, établie à Toronto et à Sudbury. Il enseigne également au Département de chimie et de biochimie de l’Université Laurentienne. En outre, il est professeur de sciences médicales à l’École de médecine du Nord de l’Ontario et chercheur affilié de l’Institut de recherche médicale avancée du Canada (IRMAC), soit l’établissement de recherche d’Horizon Santé-Nord (HSN).
Les résultats de recherche s’appuyaient sur 85 essais cliniques menés auprès de personnes atteintes du cancer du sein. Elles ont passé le test RDAMC à mi-chemin des traitements de chimiothérapie, puis elles ont fait l’objet d’un suivi une fois ces traitements terminés.
Le test RDA permet de quantifier l’effet de la chimiothérapie par rapport à la qualité de l’acide ribonucléique (ARN) dans la tumeur. Les tumeurs répondant positivement à la chimiothérapie manifeste une réduction marquée de la qualité de l’ARN (un phénomène nommé « destruction de l’acide ribonucléique »). On donne ensuite un score de destruction à la tumeur. S’il est élevé, cela signifie qu’il y a eu dégradation importante de l’ARN dans la tumeur, ce qui la rend non viable et mènera probablement à sa mort. À l’inverse, un faible score indique que la qualité de l’ARN est très peu diminuée dans la tumeur, ce qui signifie qu’elle demeure viable et susceptible de croître.
La recherche a démontré que les personnes ayant un score élevé concernant la destruction de l’ARN tumoral vivent environ deux à trois ans et demi plus longtemps sans cancer que celles ayant un faible score après des traitements de chimiothérapie.
« Ce nouveau test pourrait devenir l’étalon de référence permettant de prédire l’efficacité de la chimiothérapie relativement au cancer du sein, dit le Pr Parissenti. La référence actuelle permettant d’évaluer l’efficacité de la chimiothérapie se produit uniquement après la fin des traitements. Mais au moyen de la méthode RDA, pendant les traitements, on peut prédire quelles personnes y réagissent et lesquelles ne le font pas. On pourra ainsi administrer un autre traitement à celles qui ne le font pas afin de leur éviter les effets secondaires non nécessaires de la chimiothérapie. En prédisant qui ne répondra pas aux traitements et en pouvant les modifier en cours de route, on pourrait accroître les taux de survie et la qualité de vie. »
« Ce sont de merveilleux résultats. L’étude montre que la méthode RDA est très efficace pour prédire quelles personnes atteintes du cancer du sein sont les plus susceptibles de bénéficier de la chimiothérapie. Cela aura une incidence importante sur leurs soins et leur capacité à vaincre le cancer », ajoute le Dr Kenneth Pritzker, président-directeur général de Rna Diagnostics.
L’Université Laurentienne a accordé la licence de la technologie RDA à Rna Diagnostics, soit la première commerciale jamais décernée par une université, afin que les personnes atteintes du cancer du sein dans le monde entier aient accès à cet outil de diagnostic médical.
« C’est une réalisation incroyable pour la recherche médicale à Sudbury, qui montre l’importance de la recherche dans les universités et les hôpitaux, dit le vice-recteur à la Recherche et aux Affaires francophones de l’Université Laurentienne, Patrice Sawyer. La recherche sur la santé étant l’un des grands objectifs de l’Université Laurentienne, nous sommes ravis des récents développements concernant la technologie RDA. »
« En tant que professeur de sciences médicales à l’École de médecine du Nord de l’Ontario, M. Parissenti est un exemple éloquent de deux façons pour nos étudiantes et étudiants, explique le doyen de l’établissement, le Dr Roger Strasser. D’abord, par sa volonté d’améliorer la qualité des soins aux patients, puis par son dévouement à la recherche médicale de grande qualité. Je suis très heureux que nos étudiantes et étudiants puissent côtoyer des chercheurs de calibre international comme lui, ici dans le Nord de l’Ontario. Je félicite sincèrement le Pr Parissenti et son équipe de cette importante percée. »
Dans le cadre de l’étude, les tests de laboratoire ont été réalisés à Sudbury, à l’IRMAC, où Rna Diagnostics loue de telles installations. D’autres recherches évaluatives ayant trait à la méthode RDA se poursuivent à Sudbury.
« Félicitations au Pr Parissenti et à son équipe pour ces résultats remarquables et prometteurs, dit le président-directeur général et directeur scientifique de l’IRMAC, le Dr Francisco Diaz-Mitoma. À ce jour, la réussite de leurs travaux et la collaboration avec d’autres grands partenaires sont un bel exemple de la valeur et du potentiel associés au développement du secteur de la recherche sur la santé au Grand Sudbury. La recherche de calibre international réalisée ici a des répercussions mondiales. »
« Le travail d’avant-garde du Pr Parissenti démontre une fois de plus que la recherche et les soins de santé vont de pair, ajoute le président-directeur général d’HSN, le Dr Denis Roy. Ce sont des recherches semblables qui mènent à des découvertes et à des innovations qui, ultimement, sauvent des vies. Les partenaires de soins de santé et de recherche au Grand Sudbury font preuve d’une grande initiative et d’un leadership mondial dans ce domaine. »
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