Son premier souvenir de la Laurentienne est celui d’une routine type des étudiants vivant en résidence : le petit-déjeuner au Grand Salon. D’où vient le caractère mémorable de ce petit-déjeuner? Un homme d’âge mûr s’est approché et lui a demandé s’il pouvait se mettre à table en sa compagnie. Bien que surpris par cette demande, Bill l’a accueilli et ils en sont venus à bavarder tout en mangeant. Il était loin de se douter que son compagnon de table était John Daniel, le recteur de la Laurentienne.
« Cela a été un premier échange si sympathique, inattendu et positif, se rappelle Bill. J’ai noué une bonne relation avec le recteur et, par la suite, je me suis lié d’amitié avec son fils, Julien, qui a été mon témoin de mariage. C’est ce genre de relations interpersonnelles, gage du sentiment d’appartenance à une communauté, qui fait de la Laurentienne un milieu si particulier. »
John Daniel, devenu Sir John Daniel des mains de la reine Elizabeth II, après 17 ans de rectorat à l’Université Laurentienne, lui a également donné son premier emploi ici, scellant ainsi le début d’un lien à vie avec l’établissement.
Des relations enrichissantes aux personnes influentes sont deux volets marquants de ses réflexions sur son cheminement à la Laurentienne. Bill évoque, entre autres, les professeurs Bill Hart et Norma Mcrae. Au fil des ans, il a participé au théâtre, sur scène et en coulisses, tout en explorant une nouvelle voie professionnelle dans l’audiovisuel.
« À la Laurentienne, il y avait bien des gens qui croyaient en moi et les possibilités étaient nombreuses pour tenter de nouvelles entreprises et suivre mes passions, tant comme étudiant qu’en employé. Ces expériences comptent parmi les grandes joies de ma vie. »
Aujourd’hui, Bill Sanders, acteur accompli et membre d’ACTRA, est d’avis que sa carrière à la Laurentienne, grâce à la souplesse et au soutien dont il bénéficie, lui a permis de poursuivre sa passion et de concilier son travail et ses activités artistiques.
Comptant plus de 30 ans en coulisses à l’Auditorium, il a vu de près des moments forts, parmi les plus remarquables de l’Université, en particulier la visite du célèbre physicien Stephen Hawking qui s’est rendu à SNOLAB avant sa conférence à la Laurentienne, sans compter bien entendu d’autres invités de marque comme la princesse Diana, David Suzuki, Margaret Atwood, Jane Goodall et l’astronaute Chris Hadfield.
« J’ai eu le privilège, dit-il, de placer un micro sur certains des esprits les plus brillants. Ce sont de tels moments où l’on se rend compte de ce que représente la Laurentienne pour la communauté : un centre de savoir, de culture et de diversité de pensée. »
À ses yeux, l’influence de la Laurentienne se fait sentir bien au-delà du campus. L’Auditorium, dans l’Édifice Fraser, où il travaille depuis des décennies, est un lieu d’accueil de toute la communauté sudburoise.
« Il y a très peu de Sudburois, dit-il, qui n’ont pas traversé l’estrade ou fait partie du public. Une université ne se limite pas à l’enseignement. Dans le cas de la Laurentienne, la culture, la diversité du savoir et le sentiment d’appartenance qui y règnent s’en trouvent aussi enrichis. »
Fervent partisan du théâtre à l’Université, il dit avoir hâte que les scènes de la Laurentienne accueillent à nouveau des productions dirigées par des étudiants, témoins de la créativité artistique qui y règne et vecteurs d’interprétations inédites.
Ayant passé 34 ans au service de l’Université et participé à toutes les cérémonies de remise des diplômes au cours des 40 dernières années, ce diplômé se dit partie intégrante de l’histoire de la Laurentienne. Alors qu’elle fête ses 65 ans, son cheminement en dit long sur les liens, l’expérience et le capital de vie qu’incarne la Laurentienne.